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 La nuit porte conseil

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Message# Sujet: La nuit porte conseil   La nuit porte conseil Empty24.01.23 20:01

La nuit porte conseil
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Raphaël ne se souvient plus très bien de sa dernière nuit de sommeil. Ce dont il est certain en revanche, c’est de ne pas avoir fermé les yeux depuis son arrivée sur l’île. Ou du moins, pas complètement. Raphaël n’imaginait pas qu’un jour il puisse regretter à ce point la douceur d’un lit et pourtant, il donnerait n’importe quoi pour passer ne serait-ce qu’une petite soirée dans la chambre de son manoir. Mais le confort du lit, suffirait-il réellement à lui rendre ses heures de sommeil ? C’est peu probable. Car s’il y a bien une chose qui empêche le chirurgien de faire correctement ses nuits, ce n’est pas uniquement l'inconfort du sable, mais plutôt la brutalité de ses rêves. Ou dirons-nous plutôt, de ses cauchemars … Raphael ne passe pas une nuit sans être habité par ses tourments. Il revit constamment, chaque nuit, le crash de cet avion et se réveille en sursaut, le corps tremblant, au milieu de tous ces inconnus qui aujourd’hui animent son quotidien.

Ce soir-là ne fait guère exception. Raphaël s’agite dans son sommeil, grommelant quelques paroles incompréhensibles avant de se redresser, vivement, en sueur. Comme à son habitude, il lève les yeux en direction de l'océan, haletant, cherchant un point de repère qui l'aide à retrouver sa respiration. Lorsqu’il retrouve son calme, le chirurgien est incapable de refermer les yeux, bien conscient de ce qui l’attend. Alors il se lève, enjambant les quelques survivants qui dorment à proximité de l’infirmerie. Il se fraie un chemin dans un silence inquiétant et avise discrètement le feu de camp qui continue de briller. Peut-être que quelqu’un finira bien par le voir, songe t-il en tournant ses prunelles vers l’océan. Il s’éloigne du camp, longeant la plage avant de trouver refuge sur un des débris de l’appareil.

Difficile de croire qu’ils ont survécu à la chute de l’appareil, surtout quand on constate l'état dans lequel il est ….

Raphael s'assied silencieusement sur le morceau de l’appareil, fuyant ainsi les grains de sable qui ont pourtant déjà trouvé refuge dans chacun des coins de ses vêtements. Cela aussi, Raph ne le supporte plus. Le sable. Il s’immisce dans chaque poche, chaque tissu et se faufile le long de sa peau qui s’irrite un peu plus à chacun de ses mouvements. Le sable gratte, assèche la peau, s’immisce entre chaque orteil rendant ainsi chaque mouvement pénible et éreintant. Raphael ne pensait pas pouvoir haïr le sable, cette chose que l’on associe généralement aux vacances et au repos.

Non, décidément, il n’y a rien de reposant sur cette île.

Le chirurgien lève les yeux vers les étoiles, cherchant parmi elles une réponse ou même un signe qui saura les aider. A rentrer chez eux, à retrouver Jordan, peu importe … mais le ciel doit leur venir en aide. Alors qu’il se perd dans ses songes, Raphael finit par entendre des bruits de pas. Le sable n’est pas aussi bruyant que la neige ou l’herbe bien fraîche, mais avec le temps, Raph a fini par s’habituer aux mouvements de la plage. Son ventre s’alourdit et le médecin redoute un instant de tomber nez-à-nez avec un inconnu. Jordan a t-il ressenti cette crainte brûler dans le creux de son ventre lui aussi ? Le chirurgien se raidit et son rythme cardiaque s’accélère. Il n’arrive pas tout de suite à reconnaître l’homme qui vient le rejoindre, jusqu’à ce qu’il soit suffisamment proche pour que Raphael puisse enfin souffler :

- Bonsoir. Vous m’avez fait peur, admet-il.

Ce n’est pas surprenant, tout le monde est à cran depuis la disparition du jeune garçon. Raphaël lève les yeux, cherchant la mère de l’adolescent avant de porter son attention sur l’homme qui l’a rejoint.

- Vous ne dormez pas ?
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Message# Sujet: Re: La nuit porte conseil   La nuit porte conseil Empty30.01.23 15:18

La nuit porte conseil
Feat.  @Raphaël Hastings
D'aussi loin qu'il puisse s'en souvenir, Jorgen était toujours quelqu'un d'assez solitaire, tout du moins dans sa vie privé, en dehors de son métier qui lui demandait de voir des patients de tout âge, de toute origine, de tout sexe. Il aimait son métier, il aimait écouter et analyser le comportement d'autrui, de leurs paroles, de leurs rêves et cauchemars. Il aimait aider à sa manière. Il était un peu son contraire, puisque dans sa vie privée, il n'aimait pas trop la compagnie, pas de n'importe qui en tout cas. Il n'aimait pas parler de lui, ni même se confier, comme si que tout ce qu'il accumulait il était capable de le garder et de s'y faire. De nature assez distant, mystérieux, ses habitudes ne l'avait pas quitté, pas même après le crash de l'avion. Il s'était sortit tout seul de l'eau, s'était rendu jusqu'à la plage, et avait juste observé ce qui se passait, assit dans le sable lui collant à ses fringues, à sa peau. Comme s'il était en état de choc, mais ce ne fût pas le cas, pas à proprement parler. Il laissa des groupes se former, prenant les choses en main, et pour certains, ils utilisaient leur ancien métier, leur savoir faire pour aider les autres. Jorgen aurait pu faire partie de ces gens-là, mais voilà, ce n'était pas son fort, il n'était pas des plus sociables, et il se disait qu'un psy ne devait pas servir à grand chose, hormis écouter les tourments de chacun. Et à son sens, ça ferait un peu trop pour lui d'écouter toutes les craintes, leurs tourments, leurs cauchemars, et tant d'autres. Il aimait aider, mais pas au détriment de sa propre santé mentale. Et là, ça aurait fait beaucoup pour lui tout seul. Il ne pouvait que féliciter certains médecins, par exemple, qui arrivaient à aider les autres, et qui étaient pourtant si nombreux.

Alors, il fit son psy, loin des regards, constamment seul, et il analysa chacun d'entre eux. Les premiers jours, tout semblait normal, ce qui était tout à fait banal dans ce genre de situation, car l'entraide était de mise. Mais Jorgen n'était pas dupe, et le danois savait qu'au fur et à mesure, cela ne suffirait plus. Des personnes finiraient par sortir du rang, créant des troubles parmi le groupe. C'était la suite logique. C'était humain, et l'être humain était le pire lorsqu'il s'agissait de sa propre survie. Il en avait conscience, mais il n'en avisait personne, pas pour le moment.

Parmi tous ces gens, Jorgen avait repéré l'un d'eux : un médecin à en juger parce qu'il faisait à longueur de journée, ou un métier s'en rapprochant. Mais ce n'était nullement ce qui avait retenu son attention. Non, Jorgen était parfois insomniaque, et davantage encore sur cette île. Alors, plusieurs nuits d'affilées, il avait vu le sommeil agité de ce type, probablement proche de la quarantaine, il ne saurait le dire, car tout le monde semblait fatigué et donc plus âgé qu'en temps normal. Et cette nuit-là, il n'échappait pas à la règle, une fois de plus il semblait très agité, et il le vit même se lever pour s'éloigner un peu de l'infirmerie de fortune. Jorgen l'avait suivi du regard sans bronché, pas encore se disait-il. Ce n'était que lorsqu'il faillit le perdre du regard, qu'il se décida à se lever à son tour et d'essayer de le suivre. Il finit par le voir assit tout seul, sur un morceau d'épave de l'avion. Il se rapprocha de lui, sans même chercher à être silencieux ou quoi que ce soit d'autre. Cela serait bien pire de débarquer silencieusement, il pourrait lui faire peur, lui faire faire une crise cardiaque à la limite, et ce n'était nullement son but. Le danois se tint droit, non loin de lui, et observa juste l'horizon, le ciel, l'étendu d'eau à perte de vue.

« Désolé, ce n'était pas mon but. »

De toute évidence, sinon il s'y serait pris différemment. Ce n'était pas parce qu'il était solitaire, qu'il pouvait paraître mystérieux ou bizarre, qu'il était prêt à faire peur aux gens. Non, plus il les évitait, mieux il se portait. Son regard quitta l'horizon pour les porter sur l'homme qui lui adressa une question.

« Non, je suis du genre insomniaque à la base. Et vous ? »

Il savait juste qu'il avait eu un sommeil agité, mais il n'en connaissait pas encore la raison. Il s'était contenté de l'observer, ni plus, ni moins.
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Message# Sujet: Re: La nuit porte conseil   La nuit porte conseil Empty05.02.23 10:56

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Raphaël n’est pas vraiment surpris de constater qu’un autre naufragé peine à trouver le sommeil. A dire vrai, le médecin est même ravi à l’idée d’avoir un peu de compagnie. L’anglais décroche rapidement son attention de la voûte céleste et la pivote doucement en direction de l’homme. Jorgen. Il aurait aimé prétendre le connaître, autant qu’il connaît ses patients de fortune, mais à dire vrai, Jorgen a conservé une part de mystère. Même après tout ce temps passé sur l'île. Raphaël avise silencieusement l’homme, auscultant d’un rapide coup d’œil son état général, s’attendant dans un premier temps à ce que l’individu lui réclame son aide. Oui, sinon, pourquoi s’être déplacé jusqu’à lui ? Raphaël patiente quelques secondes, ne trouvant aucune blessure à déclarer – ou du moins, pas à première vue. Il sourit nerveusement et hoche silencieusement la tête en écoutant la réponse de son interlocuteur :

- Du tout. Mais à la base, comme vous dîtes, je dors sur un bon matelas, dans une couette chaude avec des oreillers bien frais et plutôt confortables.

Un sourire étire subitement ses lèvres et Raphaël ne peut retenir le rire nerveux qui s’en suit. Il donnerait n’importe quoi pour rentrer chez lui. Juste pour une seule nuit. Jusqu’ici, l’anglais ne s’était pas vraiment rendu compte du confort dans lequel il vivait. Comme quoi, échouer sur une île peut être utile pour se rendre compte de tout ce que l’on possède.

- C’est triste n’est-ce pas ? De se rendre compte de tout ce que l’on avait au moment où on le perd.

Un poids alourdit soudainement son ventre et Raphael baisse machinalement le menton pour observer ses pieds. Jusqu’à aujourd’hui, Raph pensait être une personne altruiste. Après tout, il a dédié sa carrière professionnelle à autrui. Pourtant, s’il y réfléchit plus longtemps, Raphaël se rend compte qu’il n’a jamais accordé un seul regard aux personnes sans abri. Jusqu’à aujourd’hui, il n’avait pas réellement songé à l’idée de perdre ses biens, à l’idée de perdre son toit. Durant toute sa vie, il a maudit l’héritage de sa famille, mais finalement … a t-il réellement le droit de se plaindre ? Le médecin secoue nerveusement la tête et lève les yeux en direction de Jorgen :

- Est-ce que vous aviez un traitement ? Pour vos insomnies ?

Raphaël rompt le silence une nouvelle fois. Déformation professionnelle ou pas, le médecin s’intéresse très vite à l’état émotionnel de Jorgen, essayant par la même occasion, de ne pas trop se confronter à la sienne. Il est bien plus doué pour régler les problèmes des autres, mais les siens, il a plutôt tendance à les glisser sous le tapis. Pour éviter de trop parler de lui, Raphaël se tourne donc vers l’homme qui l’a récemment rejoint, soulevant de nouvelles questions, espérant ainsi fuir ses propres cauchemars ...
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Message# Sujet: Re: La nuit porte conseil   La nuit porte conseil Empty14.02.23 10:32

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Feat.  @Raphaël Hastings
De nature observateur et très à l'écoute, le bavardage ne semblait pas faire partie des qualifications de Jorgen. Ou pas pour ne rien dire. Et ce fût bien pire en étant devenu qu'un simple naufragé, si bien qu'il était constamment seul dans son coin. Il ne s'en plaignait guère, d'aussi loin que ses souvenirs puissent l'y emmener, il n'était pas du genre à exprimer une quelconque plainte. Pourtant ici, il le pourrait. Il pouvait s'exprimer sur cette nouvelle vie qu'il estimait ennuyeuse, de son point de vue, bien évidemment, car sans nulle doute que ce ne serait pas le cas de Raphaël sur qui beaucoup de personne comptait. Peut-être un peu trop ? Il finirait par tomber d'épuisement, tout du moins ça ne semblait pas une possibilité à écarter, surtout s'il avait le sommeil agité le pauvre. Jorgen était juste insomniaque. Il semblait bien trop rôder pour se sentir moralement épuisé ou que toute cette situation puisse lui faire péter un câble. Peut-être car il en avait entendu des choses, qu'il avait bu toutes les histoires de personnes instables, malades, ayant divers troubles, qu'il avait finit par faire comme si rien ne pouvait l'atteindre. Bien évidemment, ce n'était pas le cas, il savait juste vivre avec. Ce n'était juste pas donner à tout le monde. Il écouta donc les paroles de Raphaël, et il ne s'attendait pas spécialement à faire face à une personne bavarde. Peut-être en avait-il besoin ? Il ne pouvait très certainement pas le faire avec ses nouveaux patients de l'île ? Il n'en savait rien, mais cela ne le dérangeait pas d'avoir ce genre de conversation, si ça pouvait l'aider d'une quelconque manière, pourquoi pas après tout.

« Triste ? Je ne vois pas les choses ainsi. Disons plutôt que c'est normal. On ne se rend jamais compte des choses que l'on a, étant bien trop habitué à les avoir dans nos vies de tous les jours justement. »

C'était donc typiquement humain au final. Jorgen n'avait guère lâché l'horizon des yeux, il le fit seulement lorsqu'un silence s'était installé, et ce dans le but d'observer son interlocuteur. Il se demandait bien ce qui pouvait lui traverser l'esprit. Qu'y avait-il dans la tête de ce médecin ? C'était plus fort que lui, il fallait à tout prix qu'il analyse la personne avec qui il était en train de parler. Peut-être que son job lui manquait après tout. Il se sentait inutile ici, mais c'était à son bon vouloir. Sûrement car il savait au plus profond de lui, que s'il commençait à vouloir aider les autres, alors moralement, il en prendrait un sacré coup. Tant qu'il ne trouvait pas de solution pour s'extérioriser des tourments des autres, il ne pouvait guère tendre la main. Alors, il n'avait jamais dit à qui que ce soit ce qu'il était avant de se crasher sur cette plage. En revanche, aider une ou deux personnes sans que ces dernières ne s'en rendent compte dans l'immédiat, pouvait faire l'affaire.

« Pas vraiment. J'aurais pu, mais je n'en voulais pas. »

Jorgen ne l'avait pas quitté du regard, et se mit juste à sourire en comprenant ce qu'il essayait de faire.

« N'essayez pas de me comprendre, ce n'est pas une chose si aisée de lire en moi. Je dirais que ça, c'est plutôt mon job.. Ou c'était le mien. »

Il s'était juré de ne jamais rien dire sur lui ou sur son passé, et encore moins sur le métier qu'il avait exercé avant ce crash. Mais il s'y autorisa de parsemer un petit indice à Raphaël. Avec chance, il le gardera pour lui. Si toutefois il avait bien compris les propos du danois.
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Message# Sujet: Re: La nuit porte conseil   La nuit porte conseil Empty16.02.23 22:27

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- Vous avez peut-être raison, prononce Raphaël avec un sourire nerveux.

Pourtant, s’il avait su qu’il arriverait sur cette île, l’anglais aurait davantage profité de ses biens. A dire vrai, le chirurgien n’a jamais été pantouflard, toujours à courir de droite à gauche. Il a toujours remis son sommeil et sa santé à plus tard, consacrant son temps libre au travail ou aux divertissements. Beaucoup l’ont félicité pour son train de vie, pour son engagement, pour son dynamisme. Aujourd’hui toutefois, c’est une chose que le chirurgien regrette. Il est fatigué, éreinté : il donnerait n'importe quoi pour dormir dans un bon lit. Il aurait aimé profiter un peu plus de son duvet tout comme il aurait aimé passer davantage de temps avec sa fille. Raphaël a toujours remis son bonheur au lendemain mais aujourd’hui, il n’est pas certain de pouvoir récupérer tout ce qu’il a laissé auprès des siens. Peut-être ne retrouvera t-il plus jamais l’amour de sa fille, peut-être ne retrouvera t-il plus jamais le sommeil, ni même le confort d’un lit ou la tranquillité d’esprit. Ce sont des choses qui lui manquent, des choses qu’il aurait certainement apprécié davantage s’il avait su qu’un jour … on les lui retirerait.

Lorsque l’homme décroche ses prunelles de l’horizon, Raphaël soutient son regard. Ses pupilles s’insinuent en lui, cherchant à décrypter ses intentions. Est-il triste ? A t-il mal ? Souffre t-il de cette insomnie qui le pousse à arpenter la plage de nuit ? Ses prunelles restent figées aux siennes et ses sourcils se froncent lorsqu’il lui annonce ne jamais avoir voulu de traitement. Cela, il peut aisément le comprendre. Avec un rire nerveux, l’anglais brise machinalement le contact visuel, comprenant à la réponse de son interlocuteur qu’il n’était sans doute pas le seul à sonder l'esprit d'un autre. Lui aussi, était ausculté par un autre regard professionnel :

- Oh, je suis sûr que je pourrais vous surprendre. J’ai toujours été doué pour pénétrer dans l’esprit des autres … ou plutôt, pour deviner leurs pensées.

Un sourire nerveux glisse sur ses lèvres mais le chirurgien refuse un nouveau contact visuel. Il se penche, éloignant volontairement son corps du sien comme s’il cherchait à repousser ses pensées, ses cauchemars, là où personne ne pourrait les atteindre. Raphaël veut être fort pour les rescapés, il n'a aucune envie qu'on décèle en lui des fragilités.

Puis finalement, il se redresse, osant un nouveau coup d’œil en direction de Jorgen :

- Qu’est-ce que vous étiez ? Psychologue ? Psychiatre ? Thérapeute ? commence t-il avec un demi-sourire. Ou peut-être que je fais fausse route, vous étiez ... un voyant ?

Si lire dans l’esprit et l’avenir d’autrui était réellement son gagne-pain, Raphaël aurait de quoi rire. Oh, loin de lui l’idée de se moquer seulement voilà, Jorgen n’aura pas vu son propre crash. Et ça, ce serait drôlement ironique. Entrevoir le futur des autres, mais pas le sien. Triste destin. Avec un sourire sur les lèvres, Raphaël se redresse et relève le menton, accrochant une nouvelle fois ses pupilles aux siennes. Il n’a pas besoin d’obtenir de réponse et semble comprendre, au poids de ses yeux, que c’est un regard médical qu’il porte sur lui. Hastings doit se faire violence pour ne pas détourner une nouvelle fois la tête. Il prie pour que ses cauchemars ne brillent pas dans le reflet de ses yeux et ose soulever une nouvelle question :

- Et vous ? Vous étiez doué dans votre profession ? Lire dans l’esprit d’un autre, c’est quelque chose qui vous était facile ?
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Message# Sujet: Re: La nuit porte conseil   La nuit porte conseil Empty17.02.23 14:15

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Feat.  @Raphaël Hastings
Jorgen ne disait rien, mais il n'en pensait pas moins pour autant. Ou tout du moins, depuis quelques minutes maintenant, l'ancien psychologue n'avait pu s'empêcher de remarquer la nervosité dont faisait preuve le médecin de l'île. Ce n'était pas la première fois qu'il lui souriait nerveusement, ou qu'il riait de la sorte. Toutefois, il se retint de lui en faire part. Pour le moment. Quant à savoir si Jorgen avait raison ou non, il n'y répondit guère. Premièrement car il n'en savait rien, ça lui paraissait tout simplement normal, logique, mais c'était plutôt propre à chacun. Deuxièmement, car il n'avait pas autant un grand ego que de penser de cette manière. Même s'il avouerait que ça pourrait tout de même être assez plaisant à entendre.

Il avait décroché son regard de l'horizon, quelque peu intrigué par son interlocuteur, et surtout car il comprenait bien que l'un comme l'autre tentait de sonder l'esprit de l'autre. De comprendre le comportement également, ce qui était presque devenu comme une sorte de petit jeu chez le danois. Il n'avait pas grand chose à faire sur l'île, il n'aimait pas trop parler de lui, il préférait rester en retrait, par conséquent il avait eu tout le loisir d'observer un à un tous les naufragés. Certains ne l'avait pas assez intrigué, ou même intéressé. D'autres en revanche semblaient tel un livre parfaitement ouvert, mais là encore une fois, c'était trop facile à déchiffrer en son sens. D'un simple hochement de tête, il lui répondit avec un certain défi.

« Allez-y, qui ne tente rien, n'a rien. Mais permettez-moi de vous souhaitez bon courage tout de même. »

Il était bien trop impassible pour laisser quiconque pénétrer dans sa tête. Peut-être qu'il le devait à son ancien métier qui lui avait juste forgé comme une barrière protectrice ? Il ne saurait le dire, mais nombreux avaient tenté de lire en lui, et ils visaient à côté de la plaque. Dans un sens, ça l'amusait, et il n'avait rien contre le fait que quelqu'un puisse s'y risquer. Au contraire même, il pouvait encourager ou défier la personne de le faire. Jorgen se tint toujours à la même place, fixant ce très cher médecin nerveux qui avait rompu le contact, voire même qui fit une tentative bien vaine de ne plus être dans sa ligne de mire pour passer sous son radar. Il avait cette très grande envie de lui demander pour quelle raison il semblait si nerveux, mais il se ravisa. Supposant que ce n'était pas encore le bon moment.

« Voyant ? On ne me l'avais pas encore faite celle-là. »

Il en riait, parce qu'il trouvait ça amusant, et c'était bien la première fois qu'on lui faisait une telle blague. Car sans nul doute que c'était un brin d'humour, non ? Il ne le pensait vraiment pas ? Non. C'était probablement une tentative pour se détendre lui-même avant que Jorgen finisse par lui dire qu'il le trouvait un peu trop nerveux, tout particulièrement ce soir. Mais à en juger par la suite de ses questions, il avait bien rapidement compris que Jorgen ne faisait clairement pas dans la voyance ou une toute autre connerie de ce genre. Laissant apparaître un sourire aux lèvres, le danois ne décrocha nullement son regard du sien.

« Mes patients me qualifiaient de doué, mais aussi comme étant une personne très déstabilisante. »

Il ne voyait vraiment pas pour quelle raison. Non, c'était faux, il le savait. C'était son regard qui donnait cette sensation. Il pouvait rester à fixer une personne dans le silence pendant de nombreuses minutes, comme s'il tentait juste de lire dans la tête des personnes, chacune de leur pensée, ainsi que chacun de leur fait et geste.

« Pour répondre à votre question. Rien n'est jamais facile. Mais il faut savoir creuser au bon moment, là où la personne commence à baisser ses barrières défensives, et où il est plus évident d'entrer dans sa tête en posant de simples questions qui ont l'air parfaitement anodines, si innocentes. Je dirais qu'il faut savoir un peu ruser. »

Tenterait-il le même genre de ruse sur Raphaël ? Probablement, et peut-être même qu'il ne le verrait pas venir. Ce n'était pas comme si que Jorgen prévenait lorsqu'il commençait à faire son psy après tout.
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Message# Sujet: Re: La nuit porte conseil   La nuit porte conseil Empty21.02.23 16:10

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Raphaël sourit nerveusement et se redresse, plongeant ses deux prunelles arctiques dans les siennes. Jorgen a raison, qui ne tente rien, n’a rien. Et en bon compétiteur qu’il est, l’anglais a bien envie de sonder l’esprit du psychologue, ou du moins, d’essayer. Un sourire nerveux glisse sur ses lèvres et le médecin se redresse, arquant silencieusement un sourcil pour lui montrer qu’il a bien l’intention d’essayer. Il inspecte visuellement Jorgen, de la tête aux pieds, affichant un petit sourire intrigué. Il est vrai que Jorgen ne montre pas grande chose de lui. Il est discret et silencieux. Raphael doit l’admettre, il ne se souvient plus exactement du jour où il a enfin remarqué la présence du danois sur cette île. Et pourtant : il a fait le tour des rescapés, à une vitesse hallucinante. Jorgen est un naufragé particulièrement solitaire et même si Raphael se doute bien qu’il est observateur, il doit admettre qu’il ne comprend toujours pas que le danois soit resté à l’écart des hiérarchies au sein du campement. Les psychologues pourtant sont efficaces pour aider à gérer un groupe, alors pourquoi Jorgen ne s’est-il pas manifesté ? Pourquoi, malgré ses formations, ne s’est-il pas davantage occupé de l’infirmerie ? Raph l’observe, les prunelles accrochées aux siennes.

- Hum, très bien, dans ce cas, j’essaie, commence t-il avec un rictus sur le bout des lèvres.

Il se remet correctement en place, le menton parfaitement relevé et reprend :

- Hum … je pense que vous avez une très grande compréhension des comportements humains. Je pense … que vous … êtes un grand empathe. C’est ce qui vous permet de très vite cerner autrui, mais c’est également ce qui vous éloigne des autres. Je pense … que vous êtes dans une analyse constante, ce qui fait de vous un excellent psy, mais un mauvais ami.

Un nouveau rire siffle entre ses dents et Raphael reprend, tout en glissant une main rassurante sur l’épaule de Jorgen :

- Enfin mauvais. Vous n’êtes pas un mauvais ami. Mais en tant qu’ami, je pense qu’il vous est difficile de jongler, entre le rôle du psy et le rôle du confident. Ce qui pourrait expliquer pourquoi vous êtes souvent seul. Comme vous êtes constamment en train d’analyser autrui, rester avec vous-même, ça vous permet de mieux vous … canaliser sur vos propres états d’âme. Ou votre propre mal être. Ou simplement d'éviter celui des autres.

Il hausse les épaules. Enfaîte, ce qu’il vient de dire est très général. Tous les psychiatres et les psychologues pourraient coller à cette description. Ce que le médecin veut dire, c’est qu’il est également probable que Jorgen garde certains traumatismes dus à l’accident, comme la plupart des naufragés ici présents. Et forcément, comme Jorgen est empathique, rester seul lui permet de se concentrer davantage sur lui et moins, sur les problèmes d’autrui. Enfin, ce n’est qu’une supposition du médecin. Qu’en sait-il réellement ? Lui ? Il fait tout l’inverse depuis qu’il est arrivé ici. Un nouveau sourire nerveux vient étirer les lèvres du médecin qui lève subitement les bras, l’air désolé :

- Bon, d’accord, je dois admettre que je ne suis pas aussi bon que ça. Mais essayez vous, vous aurez peut-être plus de chance.

Il arque un sourcil, un demi-sourire sur les lèvres et regrette instantanément ce qu’il vient de dire. Si Jorgen le perce à jour et pointe ses problèmes, il mettra le doigt, là où ça fait mal. Est-ce que Raphael a envie de ça ? Il n’en a aucune idée. Depuis qu’il est arrivé sur cette île, tout ce qu’il se contente de faire : c’est l’autruche. Il enfonce sa tête profondément sous terre et refuse catégoriquement d’être confronté à ses propres problèmes.

Du Hastings tout craché.

Au rire de Jorgen, Raphael ne peut s’empêcher d’étirer les lèvres. Bien, il n’est donc pas voyant. Le médecin pivote la tête, un peu nerveux. Il s’en doutait. Mais au moins, comme ça, il en a la certitude. Les prunelles de Raphael se lèvent, s’accrochant à celles de Jorgen qui s’est brusquement éloigné de son masque impassible pour afficher un sourire amusé. Au moins, il a réussi à le détendre un peu. Ce n’était pas l’effet visé, mais, ça lui permet de découvrir une nouvelle facette du danois.

- Déstabilisant, répète Raphaël sans l’ombre d’une surprise. Oui, c’est vrai. Vous l’êtes un peu, admet-il.

Il ressent une légère chaleur dans le creux de son ventre et détourne brusquement la tête. Jorgen a une manière plutôt déstabilisante de fixer autrui. Mais ce n’est pas tout. Il est calme, attentif et observateur. Si le psychologue doit perturber ses patients de différentes façons, Raphael lui, doit admettre que c’est surtout son masque impassible qui le déstabilise. Il ne vient pas demander à ce qu’on s’occupe de lui. Il est simplement là, l’oreille tendue. Hastings a l’habitude de s’occuper des autres, il a l’habitude d’occulter sa vie et ses soucis pour prêter toute son attention à ses patients. Mais quand Jorgen est là, c’est différent. C’est comme si ses deux magnifiques prunelles le déshabillaient du regard, comme s’il l’aidait à se dévoiler à lui-même, lui permettant ainsi de devenir son propre patient.

C’est curieux.
Et c’est un peu effrayant aussi.


- Oh … répond-il simplement lorsque Jorgen lui dresse le manuel du « comment pénétrer dans l’esprit des gens ».

Il détourne les yeux, toujours aussi nerveux et fronce les sourcils avant de questionner, le regard dirigé vers l’horizon :

- Et là ? Etes-vous en train de ruser ?
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Message# Sujet: Re: La nuit porte conseil   La nuit porte conseil Empty22.02.23 11:56

La nuit porte conseil
Feat.  @Raphaël Hastings

Jorgen ne savait pas encore qu'il faisait face à un compétiteur dans l'âme. Après tout, il pouvait réussir à comprendre certaines choses, à sonder assez facilement l'esprit d'une personne, mais cela ne voulait pas forcément dire qu'il savait tout au sujet de quelqu'un. Il ne lisait pas dans la tête des gens, ne connaissait pas leur histoire, qu'elle soit passée ou présente. Il l'apprenait petit à petit, en discutant, en posant des questions qui l'amenait à comprendre pourquoi une personne avait tel comportement, ou tel problème. Essayer de lire le comportement de quelqu'un pouvait semblait facile, en revanche essayer d'entrer dans la tête d'une personne, ça c'était un exercice plus difficile, même pour une personne ayant de l'expérience comme le danois. Alors quand le médecin de l'île lui précisa qu'il essayait, le psychologue attendit patiemment, sans broncher, toujours aussi impassible, et le fixant de son regard parfois perturbant.

Jorgen l'étudia tout en l'écoutant. Parce qu'il savait que parfois, quand une personne parlait en se focalisant uniquement sur ses propres mots, elle pouvait avoir des gestes qu'elle n'imaginait même pas, et qui pouvait être interprétait comme étant un indice pour un psychologue. Une personne étant traumatisée par exemple, aura des gestes assez nerveux, voire carrément traduit comme de l'angoisse, de la peur. Mais depuis le début, il voyait surtout de la nervosité chez Raphaël. Il ne savait juste pas qu'elle en était la raison. Le danois ne répondit pas tout de suite, il laissa tout simplement le médecin reprendre son discours. En soit, même si on voyait le danois comme un mauvais ami, il ne l'aurait pas mal pris, car lui-même pourrait douter d'en être un bon.

« Alors, si je puis me permettre, vous venez surtout d'analyser la plupart des psys lambdas. Certains arrivent à parfaitement concilier leur boulot et leur vie privée, d'autre ont un peu plus de difficulté. D'autres en effet, ne peuvent pas s'empêcher d'analyser leur propre entourage. »

L'avait-il déjà fait lui ? Non, il préférait éviter d'analyser son propre entourage, sa propre famille. Parce qu'il savait que s'il remarquait quelque chose, il ne pourrait guère s'empêcher de faire son foutu psychologue, et il en obtiendrait plutôt des reproches que des remerciements, ce qu'il pourrait aisément comprendre.

« C'est très gentil de me donner l'autorisation. Même si ça fait un moment que j'avais déjà commencé à vous sonder. »

Avoua-t-il sans pour autant dire à quel moment il avait commencé à l'observer, ni même quand il avait tenté d'entrer dans sa petite tête. Jorgen se déplaça enfin. Depuis qu'il avait rejoins le médecin, ce fût comme s'il était ancré dans le sable. Si imperturbable et bien trop occupé à fixer Raphaël. Et pour la toute première fois depuis plusieurs minutes, il avait légèrement détourné le regard. Il se permit ainsi de s'installer à ses côtés, et de nouveau, le fixa.

« Votre comportement traduit de la nervosité. Vos nuits quand à elles traduisent plutôt un mélange d'inconfort et d'un ou plusieurs tourments, peut-être bien. Quelque chose semble vous poursuivre au moment même où vous fermez les yeux, rendant votre sommeil agité. Vous êtes épuisé et en même temps vous refusez de lâcher l'affaire pour venir en aide aux naufragés qui se reposent énormément sur vous. »

Et ça, selon Jorgen, ce n'était que la surface de l'iceberg. Avait-il tort ou non, il savait juste que quelque chose semblait le tourmenter. Le tout maintenant, c'était de gratter un peu plus, et de s'immerger au coeur de l'océan pour arriver à voir l'autre face de cet iceberg. Mais pour voir cette face, comme l'avait si bien précisé Jorgen, il fallait savoir ruser. Car personne n'aimait parler avec autant de facilité de ses problèmes, de ses tourments justement. Il décrocha enfin son regard pour le poser sur l'horizon, affichant un bref sourire.

« Seulement un peu déstabilisant ? »

La ruse avait commencé depuis un petit moment déjà, sans même que Raphaël ne s'en doute. Le danois reporta toute son attention sur son interlocuteur en haussant brièvement les épaules, même si ce dernier préféra le fuir du regard. Il ne pouvait guère lui en vouloir, à sa place, il aurait probablement déjà fuis à toutes jambes depuis un moment maintenant.

« Votre question est rhétorique, n'est-ce pas ? Vous n'avez pas vraiment besoin de la réponse ? »

Car même si au début, le médecin ne s'en était pas rendu compte, avec sa question, il commençait à entrapercevoir que Jorgen essayait vraiment d'entrer dans sa tête. Alors le danois pensait sans un mal, que loin d'avoir un interlocuteur idiot, que ce dernier avait déjà une réponse à sa propre interrogation. Il ne savait juste pas à quel moment le danois avait commencé.
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