Il faut finir ce qu'on a commencé Tf Jack Nash

• Mutli-comptes : Louise Bennett

Il faut finir ce qu'on a commencé

Les choses étaient devenues étranges. Les skaïkrus avaient été libérés suite à la mort de leur cheffe qui s'était sacrifiée pour sauver Phénix d'une flèche qui lui était destinée. J'avais aussitôt exécuté le coupable mais ce geste n'avait pas su combler le vide laissé dans mon coeur, car en effet, j'avais eu l'impression de faillir à ma mission de protéger ma reine. Les prisonniers, dont Jack, avaient donc eu le droit de retourner sur leur campement de l'île, et à présent, il fallait cohabiter avec eux. Personne n'était autorisé à les malmener et je devais avouer que cela me rassurait. Égoïstement, je venais à redouter qu'il soit loin. Pour une raison que je peinais à comprendre, il hantait mon esprit, je pensais à lui bien trop souvent pour que ce soit normal. Un envoutement ? Non, il m'avait dit que son peuple ne croyait pas à la magie. Je n'avais guère le loisir cependant de chercher à comprendre car d'autres préoccupations entraient en ligne de compte. Le volcan. Sa menace grondait, quiconque faisait attention pouvait sentir que la terre commençait à trembler. Je redoutais l'éruption car je n'en avais jamais vue, mais mes parents m'avaient parlé de ce genre d'événement quand la déesse était fâchée.

Nous avions fait des rituels toute la matinée dans le but d'apaiser Mùa et espérer calmer le volcan. Phénix m'avait dit ensuite qu'elle n'avait plus besoin de moi jusqu'à demain, alors je décidai de me rendre au campement des Skaïkrus pour le voir. Cela faisait plusieurs jours qu'ils étaient partis et je n'avais pas pris la peine de revenir. Non pas que je ne le voulais pas, mais je n'en avais pas eu le temps. J'avais donc suivi quelques uns des miens qui voulaient faire du troc avec les étrangers, prétextant vouloir les aider ou les protéger. À notre arrivée, je constatai les regards de travers de certains des Skaïkrus envers nous. Nous ne faisions pas l'unanimité et je le comprenais. J'aperçus Louise, celle qui avait pris la place de Jenna à la demande de cette dernière. Son fils avait été notre invité pendant plusieurs semaines avant qu'elle ne vienne le récupérer. Elle était furax de savoir que nous l'avions avec nous et je pouvais comprendre sa réaction. Mais ce n'était pas elle que je cherchais. Mon regard parcourait leurs installations. C'était différent de notre façon de faire. Où était Jack ? J'avançais pour chercher, et sur mon passage, les gens se cachaient. Je leur faisais peur, visiblement. Jack avait-il peur de moi lui aussi ? Finalement, après de longues minutes à arpenter le littoral, je l'aperçus plus loin, sur une plage plus excentrée. Ce contact visuel fit sauter mon coeur à l'intérieur de ma poitrine. Je m'approchai, espérant qu'il ne me fuirait pas.

- Bonjour Jack, commençai-je, un sourire dans la voix.

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• Mutli-comptes : Ben Levy

Il faut finir ce qu'on a commencé

J’étais libre depuis quelques jours déjà et je savourais chaque instant de cette nouvelle liberté. Pouvoir marcher librement et explorer l’île à ma guise était un plaisir indescriptible. On redécouvre des sensations oubliées lorsqu’on est en captivité. Même l’air semblait différent, peut-être pas plus pur, mais définitivement plus respirable une fois dehors. La brise marine caressait mon visage, apportant les senteurs salées et végétales de l’île, un parfum de renouveau.

Pourtant, cette liberté n’avait pas été acquise sans sacrifice, celui de Jenna en particulier. Je m’en voulais profondément, tout comme Louise et Tony, de n’avoir rien pu faire pour la sauver. Le syndrome du sauveur semblait inscrit en moi de manière indélébile. Les derniers instants de notre leader, jusqu’à son dernier souffle, me hantaient. Et l’image de Kaya exécutant l’assassin responsable de cet acte me hantait tout autant. Confronter cette justice immédiate m’avait rappelé, comme pour me le graver à nouveau, que nous étions sur une île déserte et que nous devions accepter les règles en place, aussi cruelles soient-elles.

Au moins, nous étions désormais libres, et je m’accrochais à cette pensée ainsi qu’au fait que tant que nous nous tenions tranquilles, nous ne risquions pas de problèmes avec les natifs. Cela me semblait un projet réaliste, car je n’étais pas du genre à chercher querelle pour rien, contrairement à certains. Je regardais avec méfiance des types comme Ben Levy, qui semblaient calmes et maîtres d’eux-mêmes en apparence, mais qui pourraient, si la situation dégénérait sérieusement, perdre leur sang-froid et recourir à la violence physique plutôt qu’aux mots.

Bien sûr, je peux me tromper, je ne suis pas infaillible, mais je reste vigilant. Je ne voudrais pas que cela tourne à l’émeute et que des innocents en paient le prix. Le souvenir de l’exécution de Jenna était encore frais, et je ne voulais pas revivre un tel cauchemar. De plus, je préférerais éviter toute confrontation avec les natifs, surtout avec Kaya, qui est responsable de la sécurité de Phénix. Sa présence imposante et son regard perçant me rappelaient sans cesse que le moindre faux pas pourrait être fatal.

Malgré tout, il y avait quelque chose chez Kaya qui me troublait profondément. Je ne pouvais nier l’attirance que je ressentais pour elle, une attirance qui me déstabilisait autant qu’elle me captivait. Nous avions passé du temps ensemble lorsque j’étais captif. Elle m’avait temporairement libéré de ma cellule, et en échange, je lui avais appris à nager. Ces moments partagés avaient créé une étrange complicité entre nous, un mélange d’intimité et de tension.

Kaya n’était pas seulement une alliée potentielle ; elle était aussi une figure d’autorité redoutable. Et pourtant, je ne pouvais m’empêcher de repenser à cet instant où elle avait pris le risque de me faire sortir. Elle m’avait fait confiance, autant sur terre qu’en mer. J’aurais aisément pu m’en prendre à elle une fois dans l’eau, et une telle guerrière ne pouvait ignorer cette possibilité. Mais non, elle avait choisi de me faire confiance, les yeux fermés.

Ce souvenir restait gravé en moi, son visage éclairé par la lumière vacillante de la lune, son regard empreint d’une rare vulnérabilité. Chaque fois que je fermais les yeux, je revivais ces moments passés ensemble, sentant la chaleur de sa peau contre la mienne alors que je lui montrais comment flotter, comment bouger dans l’eau. Je ne pouvais me résoudre à oublier cela, à oublier ce lien ténu qui s’était tissé entre nous. Kaya n’était pas seulement une guerrière redoutable ; elle était aussi une femme capable de confiance et de loyauté, et c’était cette dualité qui me troublait profondément, me laissant à la fois admiratif et inquiet. Malgré tout, je me languissais déjà de la revoir.

Et si l’on omettait toutes ces complications (qui, en soi, n’étaient déjà pas négligeables), ajoutons à l’équation l’éveil d’un volcan. Certes, il n’y avait pas encore de coulées de lave à tout va, mais les quelques légers tremblements qui survenaient de temps à autre nous rappelaient encore une fois que nous n’avions pas le contrôle de la situation. Certains se demandaient comment nous pourrions nous prémunir contre cette nouvelle menace. Fallait-il essayer de construire un navire de fortune pour fuir l’île ? Si oui, quand et comment ? Et malgré l’hostilité ambiante, nous ne pouvions abandonner les natifs, qui, aussi préparés soient-ils, n’auraient aucune chance contre un volcan en éruption.

Cela faisait trop de questionnements, et sans surprises, ça influait sur mon sommeil. Que pouvais-je y faire ? Probablement rien, et c’est bien ce qui me troublait et mettait à mal ma liberté nouvellement acquise. La terre tremblait sous nos pieds, un rappel constant de notre vulnérabilité. Les jours passaient et les tremblements persistaient, chaque secousse creusant un peu plus l’angoisse en moi. Nous étions à la merci de la nature, et cette réalité cruelle ajoutait un poids supplémentaire à notre survie déjà précaire.

Je préférais donc m’occuper l’esprit et me rendre utile en allant chercher quelques fruits non loin de notre camp de fortune. Cela me prendrait un peu de temps, mais je n’étais pas effrayé par la marche, bien au contraire. J’arpentais les environs, m’enfonçant prudemment dans la jungle avec de quoi me défendre en cas de mauvaise rencontre.

La jungle était dense et luxuriante, chaque pas s’accompagnant du bruissement des feuilles et des cris lointains des oiseaux exotiques. Les rayons du soleil perçaient à travers le feuillage épais, créant des jeux de lumière qui dansaient sur le sol. Je me concentrais sur ma tâche, scrutant les arbres à la recherche de fruits mûrs.

Après quelques heures, les bras chargés de fruits colorés et juteux, je décidais de revenir sur mes pas. Alors que je me rapprochais du camp, je fus soudainement attiré par la beauté de la mer qui s’étendait devant moi. Les vagues se brisaient doucement sur le rivage, leur murmure apaisant invitant à la contemplation.

Je m’arrêtai un instant, laissant le spectacle me happer. La vue de cette étendue infinie d’eau m’offrait une étrange sensation de liberté et de paix, un bref répit dans ce chaos permanent. Le vent marin apportait une fraîcheur bienvenue, et je pris une profonde inspiration, savourant cet instant de calme. C’est alors que j’entendis derrière moi une voix familière qui m’incita à me retourner pour être certain.

« — Kaya ! » répondis-je, le sourire aux lèvres, ravi de la revoir enfin après quelques jours sans nouvelles. Elle s’approcha un peu plus, et je fis de même.

« — Salut ! » commençai-je, un peu incertain sur la suite de la conversation. Malgré tout, je restais heureux de la revoir, un sentiment de soulagement inexplicable m’envahissant. « — Ça va ? » demandai-je pour combler les blancs, cherchant à détendre l’atmosphère. « — Je suis content de te revoir. Cette fois au moins, nous n’avons plus besoin d’être aussi discrets. »

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• Mutli-comptes : Louise Bennett

Il faut finir ce qu'on a commencé

Le comportement des Skaïkrus que j'avais croisé en arrivant sur le campement de la plage avait instauré en moi un doute : Jack aurait-il la même réaction en me voyant ? Est-ce que notre amitié était vouée à se déliter ? Ces quelques nuits partagées, apprenant à découvrir nos modes de vie respectifs et lui m'apprenant les bases de la natation étaient-elles les seuls moments que nous arions passés ensemble ? Pourtant, je m'étais surprise à attention avec impatience ces instants partagés. Et voilà que plusieurs jours s'étaient écoulés depuis qu'il avait retrouvé les siens et ce semblant de chez lui que constituait leur campement de la plage. Je n'y avais jamais mis les pieds avant aujourd'hui mais mon camarade qui s'était infiltré chez eux dès le début et qui avait ramené Jordan nous avait fait un descriptif détaillé. Force était de constater qu'ils avaient été rapides pour faire évoluer leur environnement et construire des abris. J'étais impressionnée. J'étais aussi passée devant ce qui faisait office de prison, je savais que eux aussi avaient retenu captif un Mùakru. C'était de bonne guerre mais je ne cautionnais pas ce genre d'agissement, ni d'un côté ni de l'autre.

À présent, Jack me faisait face, je l'avais interpelé et il s'était retourné. Son sourire réchauffa immédiatement mon coeur, je constatai qu'il ne m'avait pas fuie et il semblait même ravi de me voir. Chose réciproque, d'ailleurs. Je lui souris à mon tour, un sourire empreint de soulagement. Malgré toutes les tensions et les défis auxquels lui et son peuple avaient été confrontés sur notre île, sa présence et ce sourire apportaient une lueur d'espoir. Je le regardais avec une admiration discrète, reconnaissant sa capacité à s'adapter à cette nouvelle réalité, même après avoir vécu des moments aussi traumatisants si loin de chez lui et de sa vie.

- Oui ça va, merci, et toi ? répondis-je doucement, sentant un léger frisson de soulagement traverser mon corps.

Les derniers jours avaient été intenses, entre les préparatifs pour affronter le volcan et les interactions parfois tendues avec les Skaïkrus. Retrouver Jack dans ce cadre apaisant de la plage était un répit bienvenu.

Je voyais ses bras chargés de fruits et je compris qu'il avait peut-être été dépêché par les siens pour aller récupérer des vivres.

- Veux-tu que je t'aide à rapporter tout ça ? proposai-je spontanément.

La coopération entre nos groupes était essentielle pour la survie de tous, et je voulais montrer que malgré nos différences, nous pouvions travailler ensemble.

- Et puis après, si tu as du temps, on pourrait peut-être continuer à m'apprendre à nager ? Enfin, tu n'es pas occupé.

Je n'avais aucune idée de son rôle au sein de son groupe mais je ne voulais pas interférer dedans. Déjà que j'étais mal perçue, il était inutile d'ajouter de l'huile sur le feu. Tout ce que je voulais, c'était que nos deux peuples puissent vivre en harmonie. Certains y parvenaient, le troc s'était instauré et la communication, bien que précaire, était instauré. Mais d'autres étaient sur la réserve et je l'avais constaté par moi-même. Songeant à ces deux ou trois nuits où nous avions pu nous voir, quand je l'avais sorti de sa cage, le sourire regagnait mes lèvres. C’était un rappel de ces nuits où il avait commencé à me donner des leçons clandestines de natation, profitant de la tranquillité de la nuit et de la lumière de la lune. Le faire de jour serait sûrement un peu différent mais plus proche de la réalité des besoins. Je ne pourrais jamais voir de poissons en nageant de nuit.

Je jetai un regard vers l'horizon, la mer s'étendant à perte de vue sous le ciel clair. Les vagues murmuraient doucement, un rappel constant de l'indépendance de l'océan, sa sauvagerie et sa cruauté aussi. Je voulais avoir l'indépendance de ces vagues, cette liberté aussi. Je redoutais que les choses ne tourne mal à court terme entre nos deux peuples. Malgré tout, je me sentais plus optimiste en présence de Jack. Sa capacité à voir au-delà des différences et à trouver des solutions pratiques était précieuse dans notre situation actuelle.

- Comment se passent les choses de votre côté ? demandai-je, cherchant à en savoir plus sur leur adaptation à la vie sur l'île. Je vois que vous avez réussi à vous organiser rapidement ici , ajoutai-je en désignant les abris improvisés et les autres installations visibles depuis la plage.

Je délestai ses bras de quelques fruits pour l'aider puis nous commençâmes à marcher lentement vers le camp, nos pas synchronisés sur le sable fin que je savourais sous mes pieds. Mon cœur battait un peu plus vite en présence de Jack, une sensation que je m'efforçais de dissimuler derrière mon expression stoïque de guerrière. Nous étions confrontés à un avenir incertain avec l'éveil du volcan, mais en cet instant, marchant aux côtés de Jack, je sentais que nous avions une chance de trouver des réponses, peut-être même de construire un avenir ensemble malgré les obstacles qui se dressaient devant nous.

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Il faut finir ce qu'on a commencé

Voir Kaya ici lui parut étrange l’espace d’un instant, comme si le contraste entre leur environnement hostile et sa présence familière créait un écho étrange dans son esprit. Puis, une douce joie l’envahit, dissipant cette étrangeté pour laisser place à un sentiment de soulagement et de bonheur de la retrouver enfin après quelques jours.

Il se rapprocha un peu plus pour être à sa hauteur et faciliter leur échange. Le soleil de fin de journée peignait l’horizon d’une palette de teintes chaudes, contrastant avec la froideur de leur quotidien sur l’île. Jack hocha légèrement la tête en écoutant Kaya, un sourire chaleureux gravé sur les lèvres malgré la tension palpable qui pesait sur chacun. Les palmiers oscillaient doucement au rythme de la brise marine. Bien sûr, des progrès étaient à noter depuis la libération ; il y avait même tout un système de troc mis en place entre les survivants et les natifs. Mais la paix restait toute relative, susceptible d’être ébranlée par le moindre événement. Malgré tout, le pompier était soulagé de voir que la guerrière semblait heureuse de le retrouver ; un sentiment réciproque qui apaisait quelque peu les tensions omniprésentes sur l’île.

« — Je vais plutôt bien, merci », répondit-il, son regard balayant l’horizon où les vagues se mêlaient doucement au ciel. « — Les choses avancent de notre côté, comme tu peux le voir. Nous essayons de nous adapter autant que possible, c’est sûrement ce qu’il y a de mieux à faire. »

Il accepta volontiers l’aide de Kaya pour porter les fruits vers le campement, appréciant silencieusement sa volonté de coopération malgré les différences entre leurs groupes. « — Merci », répondit-il avec un léger sourire reconnaissant.

Ils marchèrent côte à côte sur le sable fin, leurs pas synchronisés comme s’ils avaient déjà trouvé un rythme naturel ensemble. Jack prit une profonde inspiration, se détendant légèrement dans l’atmosphère apaisante qui régnait autour d’eux malgré les menaces imminentes du volcan et les animosités entre survivants et natifs.

« — Tu sais, je pense souvent à la nuit où nous avons pu parler, où je t’ai appris à nager », dit-il doucement. « — Tu vas me prendre pour un fou, mais au-delà de la liberté que tu m’as offerte et de la confiance qui l’accompagne, j’ai ressenti comme une connexion profonde durant ce moment de calme. Je me suis senti privilégié de partager ces instants avec toi. » Il marqua une pause, regardant Kaya avec un mélange d’admiration et de gratitude. « — Je suis reconnaissant pour ta confiance. C’était un rappel que malgré tout ce qui se passe ici, il y a des moments où l’humanité et la compréhension mutuelle peuvent encore faire sens. Qu’en penses-tu ? »

Le campement se rapprochait à mesure qu’ils avançaient, et Jack jetait occasionnellement un coup d’œil à Kaya qui observait elle aussi les environs. Avait-elle remarqué les regards méfiants sur leur chemin ? Ressentait-elle l’hostilité de certains survivants ? Une hostilité qui, pour Jack, n’avait pas lieu d’être. Mais il préférait simplement savourer ce moment de paix entre deux personnes que la vie avait jetées dans des rôles si différents.

« — Et toi, comment te sens-tu avec tout ce qui se passe ? » demanda-t-il avec précaution, conscient des défis auxquels elle devait faire face en tant que gardienne de la sécurité de son peuple. Il voulait lui faire savoir qu’il comprenait, autant que possible, les pressions qui pesaient sur elle. Ils étaient tous les deux confrontés à des défis monumentaux, mais savoir qu’ils pouvaient compter l’un sur l’autre, ne serait-ce que pour un instant, rendait les choses un peu plus supportables.

« — Une fois les fruits déposés, je suis totalement libre. Donc je peux effectivement continuer à t’apprendre à nager. J’aurais dû commencer par ça d’ailleurs. La mer a l’air relativement calme aujourd’hui. Et de jour, ça sera peut-être plus facile. »

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Il faut finir ce qu'on a commencé

Kaya se sentait partagée entre le soulagement de retrouver Jack en sécurité et l'anxiété persistante liée à la situation tendue sur l'île. Alors qu'ils avançaient ensemble sur la plage, elle observait les alentours avec une vigilance accrue, consciente des regards méfiants que certains survivants lançaient vers eux, ou plutôt sur elle. Pour elle, l'arrivée des étrangers avait été un choc initial, surtout après les conflits passés avec des groupes venus d'ailleurs, mais elle avait rapidement vu cet événement comme l'occasion d'en apprendre plus sur le monde extérieur, satisfaire sa curiosité insatiable et cette soif d'apprendre qui l'habitait depuis petite. Cependant, la nuit où elle avait décidé de libérer Jack pour parler et qu'il avait commencé à lui apprendre à nager avait marqué un tournant. Elle avait été intriguée par sa sincérité et touchée par sa volonté d'établir un dialogue malgré les différences apparentes et le traitement infligé par les Mùakrus.

- Je suis soulagée de te voir en bonne santé , répondit-elle en récupérant les fruits. J'ai su que certains d'entre vous avez été malades. Et même si la méfiance persiste, certains des miens viennent faire du troc, alors il y a un progrès, je crois.

Elle ralentit légèrement le pas, permettant à Jack de la rejoindre à sa hauteur. Les vagues douces se brisaient contre le rivage, créant une ambiance paisible malgré l'ombre menaçante du volcan au loin. Kaya se sentait à la fois responsable de la sécurité de son peuple et troublée par les sentiments nouveaux qu'elle ressentait pour Jack. Sa présence lui apportait un réconfort inattendu dans ce climat d'incertitude.

- La nuit où nous avons parlé... , commença-t-elle doucement, replongeant dans le souvenir de ce moment précieux. C'était un risque, mais je suis contente de l'avoir pris. J'ai appris beaucoup de toi, de ta perspective sur les choses. J'aimerais bien recommencer.

Elle regarda Jack avec intensité, acquiesçant à sa question. Elle comprenait, certes pas tous les mots, mais elle comprenaient l'essence de ce qu'il voulait dire.

Kaya marqua une pause, réfléchissant à ses propres émotions qui semblaient se mêler à chaque instant passé avec Jack. Elle voulait croire en la possibilité d'une compréhension mutuelle, même au milieu des conflits qui les entouraient, même s'ils n'étaient pas physiques.

- J'apprécie aussi ta volonté de m'apprendre à nager , continua-t-elle avec un léger sourire, détournant momentanément le regard vers l'horizon scintillant. Ce sera une autre étape vers une meilleure compréhension de notre île et de ses eaux. Et peut-être, cela nous permettra de découvrir plus que ce que nos yeux voient en surface.

Ils arrivèrent finalement au campement, où les regards curieux et méfiants des autres survivants les accueillirent. La guerrière inspira lentement, se préparant à naviguer une fois de plus dans les eaux troubles de la coexistence avec ce nouveau groupe sur l'île. Pour le moment, les Skaïkrus n'étaient, en majorité, pas favorable à sa présence, il suffisait de voir leurs regards fuyants quand elle se tournait vers eux, ou les chuchotements sur son passage. Elle suivit Jack vers le lieu où il voulait déposer sa cueillette et bien vite, elle entama le chemin en sens inverse, espérant que Jack se mette à son rythme pour qu'ils s'éloignent rapidement.

Une fois suffisamment loin, elle se tourna vers lui.

- Je ne sais pas si d'autres personnes de ton peuple accepteront un jour de me parler, mais je suis contente que toi, tu acceptes.

Ils s'éloignèrent un peu plus pour atteindre une petite crique isolée.

- On a du travail alors, pour que j'apprenne à nager comme il faut.

La grande brune commença à se dévêtir, déposant ses vêtements en feuilles tannées près d'un rocher.

- Tu viens ? demanda-t-elle avant de se diriger vers le bord de l'eau ou les vagues venaient mourir mollement.

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Il faut finir ce qu'on a commencé

Jack sentait les tensions et les regards peser lourdement sur lui, mais plus encore sur la personne à ses côtés. Il faisait de son mieux pour ignorer l’hostilité ambiante afin de préserver la qualité de son moment avec Kaya. Avec un soupir de soulagement, il déchargea les fruits qu’il avait cueillis, heureux de se libérer un instant de l’atmosphère pesante du campement. Un sourire sincère s’afficha sur ses lèvres alors qu’il se rapprochait de Kaya, ravi de passer du temps avec elle loin de la méfiance générale.

« — Tu sais, moi aussi, j’aimerais en apprendre plus sur toi et sur ta perspective sur les choses. Nous avons l’occasion de le faire maintenant, sans risque. » Il la regarda avec une intensité égale à celle de son sourire, ses yeux azur se perdant dans l’immensité de l’horizon océanique. « — Oui, comme tu le dis, une meilleure compréhension de l’île et peut-être des découvertes à venir. Mais tu as oublié le plus important : le plaisir de nager, la liberté ressentie, cette sensation enivrante de simplement flotter. »

Ils continuèrent leur marche jusqu’à atteindre une crique isolée, loin des regards méfiants et des murmures des naufragés qui ne pouvaient comprendre qu’une relation amicale entre eux était possible. En arrivant, Jack observa Kaya commencer à se dévêtir sans une once de gêne. Tandis qu’elle retirait ses vêtements de feuilles tannées avec aisance, Jack ressentit un inconfort discret. Il ôta uniquement son haut, gardant son pantalon, cherchant à maintenir une certaine pudeur dans ce moment si particulier.

« — Ah oui, effectivement, nous avons encore du travail avant que tu puisses nager comme une sirène, » déclara-t-il avec une touche de taquinerie. Tandis qu’il parlait, il se détourna légèrement pour se concentrer sur l’eau, essayant de chasser sa gêne.

« — Oui, oui, j’arrive, » répondit-il avec un sourire un peu forcé, tentant de paraître naturel malgré son embarras. Il déposa sa chemise soigneusement à côté des vêtements de Kaya, puis entra dans l’eau jusqu’aux genoux. La fraîcheur de la mer était agréable, offrant un contraste rafraîchissant avec la chaleur de l’air, et Jack chercha à se détendre.

La mer, d’un bleu profond, accueillait les vagues légères qui venaient caresser le rivage en un ballet apaisant. Le pompier se dirigea vers le centre de la crique, où l’eau était suffisamment profonde pour commencer l’apprentissage de la nage. Il fit une pause pour observer Kaya le rejoindre, se concentrant sur ses gestes et ses explications, tout en essayant de ne pas penser au contraste entre leurs tenues.

« — L’eau est parfaite aujourd’hui, » dit-il d’une voix enjouée, essayant de camoufler son embarras. « — Je vais te montrer quelques techniques de base. On va commencer par la respiration et la flottaison. Ça te va ? Il va falloir que tu essaies de te détendre pour laisser l’eau te porter. Ok ? Je suis juste ici, ne t’inquiète pas » lui fit-il savoir d’une voix douce et plus timbrée de par leur proximité.

Il fit une démonstration en se couchant sur le dos dans l’eau, les bras étendus et les jambes légèrement écartées, illustrant la position de flottaison. Jack restait attentif aux mouvements de Kaya, prêt à la soutenir si besoin. Il s’efforçait de maintenir un ton encourageant, malgré la légère gêne qu’il ressentait en voyant Kaya se préparer à entrer dans l’eau.

« — Essaie de te détendre et de laisser l’eau te porter, » encouragea-t-il, sa voix douce et rassurante. « — Je suis juste ici, ne t’inquiète pas. »

Il nagea doucement autour d’elle, offrant des conseils tout en gardant un œil sur elle. Les minutes passèrent dans une atmosphère calme et concentrée, Jack se sentant peu à peu plus à l’aise à mesure que Kaya démontrait ses compétences grandissantes. Lorsqu’ils eurent fini avec les premières étapes, Jack proposa de faire une pause.

Ils nagèrent ensemble jusqu’à un rocher proche pour se reposer, le soleil couchant projetant une lumière dorée sur la scène. Jack s’assit sur le rocher, observant Kaya avec un mélange de fierté et de reconnaissance. La tranquillité de leur environnement apportait une douceur bienvenue à leur moment partagé.

« — Tu te débrouilles vraiment bien, » dit-il avec un sourire sincère. « — Je suis impressionné par tes progrès. Ça te semble moins intimidant maintenant ? »

Il plongea son regard dans celui de Kaya, espérant que ses paroles exprimaient clairement son sentiment de gratitude et d’appréciation. La mer continua de murmurer autour d’eux, et Jack se laissa porter par cette sérénité, appréciant le moment précieux qu’il partageait avec elle, malgré les défis et les tensions extérieurs.

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Il faut finir ce qu'on a commencé

Kaya était impatience de se retrouver seule avec Jack pour pouvoir continuer à apprendre à nager. Cela lui tenait à coeur depuis si longtemps et en plus, le fait que ce soit un Skaïkru qui lui apprenne cette incroyable discipline ne faisait qu'accroître son excitation. En effet, pour elle, sur sorte d'aura mystérieuse émanait de ce peuple capable de dompter les airs. La Mùakrus se rentait compte qu'elle aimait beaucoup passer du temps avec Jack, chacun de ses sourires était comme un brasier qui réchauffait son coeur.

Quand ils furent arrivés à ce petit coin de plage isolé, la belle autochtone ne perdit pas de temps pour se dévêtir et se diriger vers l'eau, entraînant avec elle son moniteur d'un jour. Kaya avançait dans l'eau avec une excitation palpable, ses pieds s'enfonçant doucement dans le sable mouvant sous son poids. Elle observait Jack, son cœur battant un peu plus vite à chaque pas. La lumière claire du soleil illuminait l’eau et créait des reflets scintillants autour d’eux, accentuant l’atmosphère magique de ce moment partagé. Elle admirait la maîtrise de Jack, sa façon d'évoluer dans cet environnement qui, pour elle, était étranger. Les instructions qu’il donnait étaient claires et pleines de patience. Son sourire rassurant et ses encouragements contribuaient à apaiser ses propres nervosités, présentes malgré son impatience d'apprendre. L'eau était d'une température accueillante, et la belle brune se sentait prête à relever ce défi avec toute l'énergie et la détermination qu’elle pouvait mobiliser.

Kaya fit attention à chaque geste de Jack alors qu’il démontrait la position de flottaison. Ses bras étaient étendus, ses mouvements étaient fluides, et elle se sentit un peu plus confiante en suivant ses instructions qu'elle se répétait mentalement. Tandis qu’elle essayait de reproduire la position, elle ne pouvait s’empêcher de se sentir un peu maladroite, mais Jack était toujours là, prêt à l'aider, prêt à la soutenir. La douceur du soleil sur les parties de sa peau émergée étaient tout autant d'encouragements pour elle.

- Je suis un peu nerveuse, admit-elle en regardant Jack avec un sourire hésitant. Mais je suis impatiente de réussir. Je veux vraiment apprendre à nager, comme toi.

En se laissant glisser dans l'eau, Kaya se concentrait sur la sensation de flottaison. La mer semblait l’envelopper comme une étreinte douce et réconfortante. Ses mouvements étaient un peu hésitants au début, mais elle se détendit peu à peu sous les encouragements de Jack. Il nageait autour d'elle, ajustant ses conseils et offrant des corrections délicates, tout en veillant à ce qu'elle se sente à l'aise. La guerrière se concentra sur sa respiration, essayant de suivre les instructions de Jack. L'air était agréable, et l’eau était vivifiante. Elle ressentait une montée d'excitation à chaque petit progrès, et chaque regard de Jack était une source supplémentaire de motivation et le sourire ne quittait plus ses lèvres, malgré quelques gorgées englouties qui la faisaient tousser un peu.

Lorsque Jack proposa une pause, Kaya avança jusqu’au rocher où il s’était installé, pas encore à l'aise de nager. Elle le rejoignit, sentant une vague de satisfaction et de bien-être en voyant son sourire sincère. S’asseyant à côté de lui sur le rocher, elle laissa l’eau caresser ses jambes et la chaleur de la pierre se répandre sur sa peau, savourant le contraste entre la chaleur du soleil et la fraîcheur de l'eau.

- Merci, Jack, dit-elle avec un regard plein de gratitude. Je ne pensais pas que ce serait si… relaxant. J’avais un peu peur au début, mais tu as vraiment rendu tout ça plus facile. Tu sais, pour nous ici, l'eau sauvage est synonyme de danger. Mais je vois bien que ça peut être différent. Ce qu'on ne maîtrise pas n'est pas forcément dangereux.

Elle le regarda dans les yeux, se laissant bercer par l'atmosphère paisible de leur environnement. Les murmures de la mer rendaient ce moment encore plus spécial. L’instant était précieux, un mélange parfait de calme et d’appréciation.

- Ça va beaucoup mieux maintenant, poursuivit-elle. Je me sens beaucoup plus à l’aise dans l’eau, et je suis vraiment contente d’avoir eu cette opportunité grâce à toi.

Kaya se détendit davantage, se sentant entourée d’une sérénité réconfortante. Elle savait qu’elle avait encore beaucoup à apprendre, mais le soutien et la gentillesse de Jack l’avaient rendue confiante. Elle était impatiente de continuer à progresser et de découvrir encore plus de choses avec lui à ses côtés.

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Voir le monde de ses yeux est mille fois mieux que n'importe quel rêve. Kaya Hiroana;

And if I never held you, I would never have a clue How at last I'd find in you The missing part of me × by lizzou.

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Il faut finir ce qu'on a commencé

Jack se sentait revigoré par les mots de Kaya. Voir son enthousiasme pour apprendre à nager lui réchauffait le cœur en ces temps troublés. Il prit ensuite une grande et profonde inspiration, laissant l’air salé et iodé remplir ses poumons, savourant ce moment de calme et de complicité. Le soleil déclinait, projetant des ombres longues sur la crique, ajoutant une touche de féerie aux reflets de l’eau.

Jack resta silencieux pendant un moment, ne pouvant s’empêcher de noter la grâce naturelle de Kaya, cette beauté simple, mais ô combien captivante qui émanait d’elle. Ses pensées se mirent à vagabonder, charmées par la douceur de son sourire et la profondeur de son regard chocolaté.

« — Je suis content que tu te sentes plus à l’aise, » dit-il pour relancer la conversation, ses yeux pétillants malgré le léger blanc. « — C’est vrai, l’eau peut être dangereuse, mais elle peut aussi être une alliée précieuse, une source de plaisir et de liberté. Je suis heureux de pouvoir te montrer cet aspect-là. »

Il se tourna légèrement, ses doigts jouant avec les gouttelettes d’eau sur le rocher chaud. Il prit un instant pour observer Kaya, notant la douceur de son sourire et la détermination dans son regard. Cela renforçait son envie de l’aider à appréhender ses nouvelles compétences. Mais plus encore, il se sentait de plus en plus attiré par elle et peinait à faire comme si ce n’était pas le cas.

« — Je pense qu’on peut faire quelques exercices avant que le soleil ne se couche complètement, » proposa-t-il en se levant du rocher puis en s’étirant. « — Cette fois, on va essayer de nager sur le dos. C’est un bon moyen de te détendre tout en flottant. Et peut-être que la prochaine fois, je pourrais t’apprendre à mettre la tête sous l’eau si tu te sens en confiance. »

Sans attendre, l’Américain plongea dans l’eau, sentant immédiatement la fraîcheur l’envahir. Il se retourna, flottant sur le dos, ses bras et ses jambes étendus. Il fit quelques mouvements lents pour montrer la technique, sa voix calme et posée.

« — Regarde, Kaya. L’important, c’est de te détendre et de laisser l’eau te porter. Ne te stresse pas si tu bois la tasse au début, c’est normal. Concentre-toi sur ta respiration et sur le mouvement fluide de tes bras. »

Il continua de flotter, ses yeux fermés un moment pour savourer la sensation de l’eau contre sa peau, puis il se redressa pour observer Kaya, prêt à intervenir si nécessaire. En la regardant, il ne pouvait s’empêcher de sourire, son cœur battant plus fort à chaque instant partagé avec elle.

« — Prends ton temps. On est là pour s’amuser et apprendre, pas pour se presser » ajouta-t-il, son sourire encourageant. « — Je suis là pour toi. »

Il nagea doucement autour d’elle, observant ses tentatives. Chaque progrès, même minime, était accueilli avec un sourire et des encouragements. Jack était conscient que l’apprentissage de la natation nécessitait de la pratique et de la persévérance. Mais il n’en demeurait pas moins impressionné par la guerrière et sa volonté de surmonter ses peurs. Cependant, au-delà de son rôle d’instructeur, le pompier était de nouveau confronté à une réalité qu’il ne pouvait nier : il était attiré par elle. Cette attirance allait plus loin que de la simple admiration pour ses compétences et sa détermination. Il y avait quelque chose dans la douceur de son sourire lorsqu’elle réussissait, dans l’éclat de ses yeux lorsqu’elle surmontait une difficulté, qui le touchait profondément.

Il se surprit à remarquer les petits détails : la manière dont une mèche de cheveux collait à sa tempe, le son léger de son rire lorsqu’elle prenait confiance en elle, la lueur déterminée dans ses yeux. Ces moments, bien que simples, étaient empreints d’une intensité qui ne le laissait plus indifférent.

Après quelques essais, Jack suggéra une autre pause. Il indiqua un point de la crique où des rochers formaient une petite piscine naturelle, protégée des vagues. « — Allons là-bas, » dit-il, son ton enjoué. « — C’est l’endroit parfait pour se détendre et discuter. »

Ils se dirigèrent vers l’endroit indiqué, Jack toujours à côté de Kaya, veillant à ce qu’elle se sente en sécurité. Une fois arrivé, il s’installa sur un rocher, l’eau atteignant juste ses hanches, et se tourna vers elle. La chaleur de la pierre et la fraîcheur de l’eau créaient un contraste agréable.

« — Tu te débrouilles vraiment bien, Kaya. Tes progrès sont impressionnants, » déclara-t-il, non sans fierté dans le regard. « — La natation, c’est comme tout le reste. Plus tu pratiques, plus tu te sens à l’aise et confiante. » Il laissa ses doigts glisser dans l’eau, créant de petits remous à la surface. « — Je me souviens de la première fois que j’ai appris à nager. C’était intimidant, mais aussi exaltant. Sentir l’eau te porter, te donner cette liberté… C’est une sensation incomparable, n’est-ce pas ? »

Jack plongea à nouveau son regard dans celui de Kaya. « — Je suis sûr que tu seras bientôt aussi à l’aise dans l’eau que sur la terre ferme. »

En la regardant, il ne pouvait s’empêcher de se sentir troublé de nouveau. Sans trop savoir pourquoi, il se sentit happé par la curiosité. Il avait besoin de mieux la connaître et de savoir si éventuellement, elle était engagée d’une manière ou d’une autre.

« — Dis-moi, » commença-t-il doucement, choisissant ses mots avec soin, « — tu sembles toujours si déterminée et indépendante… » Il laissa une légère pause, observant sa réaction avant de continuer. « — Je me demande, est-ce que tu as quelqu’un qui partage ces moments avec toi, qui t’encourages dans tes aventures ? »

Il essayait de rester subtil, ne voulant pas paraître trop curieux ou intrusif. Il sourit légèrement, ses yeux toujours pétillants. « — Je veux dire, quelqu’un de spécial dans ta vie ? Tu n’es pas obligée de répondre si c’est trop personnel, » ajouta-t-il rapidement, ne voulant pas la mettre mal à l’aise.

Il plongea son regard dans le sien, cherchant à déceler une quelconque réaction. Finalement, n’était-il pas allé un peu trop loin ?

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Il faut finir ce qu'on a commencé

Kaya se sentait si heureuse d'enfin parvenir à réaliser cette chose qu'elle voulait maîtriser depuis si longtemps : nager. Enfin, elle avait conscience de n'en être qu'au début, mais elle sentait que c'était bien parti. Déjà, elle savait à peu près flotter et son professeur semblait satisfait de ses progrès. La petite pause sur le rocher était agréable, sa peau nue sur la chaleur de la roche, le regard sur le mystérieux horizon que la native rêvait de découvrir.

- Il reste encore plusieurs heures avant la nuit. Au moins cinq je dirais, ajouta-t-elle après avoir observé la position de l'astre.

Le Skaïkru proposa un type de nage : sur le dos. Kaya le regarda, se demandant quel type d'animal nageait comme cela, avant l'observer plonger dans l'eau. Ce qui la surprenait le plus était le fait qu'il ait gardé son vêtement du bas. À son tour, elle sauta dans l'eau, directement les pieds en premier, moins audacieuse. Elle avait pied donc cela ne l'effrayait pas. Elle observa Jack faire sa nage. La base ressemblait à la position de flottaison, mais en faisant des mouvements des bras. À son tour, la Mùakru se plia à l'exercice, laissant l'air chaud caresser son buste et son ventre, tentant de reproduire les mouvements de grands moulinets des bras que venait de lui montrer son maître. Quelle ne fut pas sa joie en constatant que cela fonctionnait, qu'elle se déplaçait !

- Jack ! cria-t-elle de joie avant que son enthousiasme ne la fasse couler et ingurgiter de l'eau.

Elle retrouva la surface, debout sur ses pieds, toussant pour recracher l'eau salée, mais ne pouvant s'empêcher de rire.

Bien sûr, la belle brune ne s'arrêta pas là et continua jusqu'à sentir qu'elle maîtrisait suffisamment ce type de nage sans se sentir en danger. Après un certain temps, l'étranger proposa une nouvelle pause. Kaya, mue par l'excitation du moment, ne ressentait aucune fatigue. Il fallait dire que ses muscles étaient accoutumés à travailler et que ces exercices dans l'eau n'étaient rien pour eux. Mais elle pouvait tout-à-fait entendre que pour Jack, c'était peut-être fatigant, alors elle le suivit vers le nouvel endroit qu'il avait désigné. À mesure qu'elle marchait dans l'eau, savourant le sable sous ses orteils, les vagues dans son dos et l'air chaud sur son visage, elle observait la silhouette de son moniteur. Sa peau avait foncé par rapport à ce qu'elle était lors de leur arrivée et cela la fit sourire. Il avait le même teint que les Mùakrus maintenant, mais les cheveux et les yeux clairs. Ce côté exotique l'intriguait et lui plaisait. Plus encore, sa gentillesse, le son de sa voix, sa volonté de l'aider dans sa démarche d'apprentissage de la natation. Elle ne se sentait pas jugée auprès de lui, contrairement à ce qu'elle ressentait auprès de ses congénères.

Les voilà arrivés dans une sorte de cercle de roche où l'eau était évacuée moins vite, elle était donc encore plus chaude que celle du reste de la mer, quasiment aussi chaude que l'air. Kaya s'adossa à une pierre polie par l'érosion, l'eau arrivant jusque sous sa poitrine.

- Merc, c'est gentil de dire ça. C'est grâce à toi si je peux apprendre.

Elle hocha la tête à sa question car oui, malgré ses appréhensions, ce sentiment de liberté, elle l'avait ressenti.

- Est-ce que, là d'où tu viens, tout le monde apprend à nager ?

Lorsqu'il plongea son regard dans le sien, un sursaut imperceptible la saisit, mélange de joie et d'autre chose d'indéfinissable. Voir ce bleu aussi profond que l'océan se braquer sur elle lui donna une drôle de sensation, plutôt agréable en définitive. La brunette esquissa un sourire amusée à sa remarque car elle savait pertinemment qu'aucun humain ne pouvait être aussi à l'aise dans l'eau que sur la terre ferme. Ou peut-être chez lui, dans son monde ? Elle s'apprêtait à le lui demander lorsqu'il prit l'initiative de la parole. Elle le regarda, un léger sourire aux lèvres, attendant de lui répondre.

- Qui m'encourage ? Eh bien, tout dépend du type d'aventure. Mes parents m'encouragent beaucoup dans ma fonction, c'est grâce à mon père que je suis garde de Phénix, il l'était avant moi. Par contre, s'ils savaient je veux savoir nager, je ne crois pas qu'ils m'encourageraient. Tu sais, j'ai toujours paru un peu différente des miens.

Elle ne comprenait pas bien sa question. Quelqu'un de spécial, qu'est-ce que cela pouvait signifier ?

- Je pense que tu es la personne la plus spéciale que je connaisse. Tu sais nager et voler dans un avion, répondit-elle naïvement.

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Il faut finir ce qu'on a commencé

Jack écouta attentivement Kaya, ses yeux trahissant une sincère curiosité. Ses paroles résonnaient dans l’air chaud du crépuscule, et il ne pouvait s’empêcher de ressentir une profonde admiration pour les efforts qu’elle avait déployés et la détermination dont elle faisait preuve. Sa capacité à rester ouverte d’esprit était tout aussi admirable. Il était clair qu’elle avait grandi dans un monde très différent du sien, avec des traditions qui ne laissaient pas toujours place à des aspirations telles que l’apprentissage de la natation. Un fait qui pouvait sembler anecdotique pour le pompier, mais qui soulignait leur différence culturelle.

Jack ne se trouvait cependant pas en position de jugement ; bien au contraire, son regard se fit doux alors qu’il écoutait Kaya. Il remarqua la manière dont elle exprimait son admiration naïve pour ses compétences, ce qui le fit sourire. Un sourire sincère, légèrement gêné, prenant pleinement conscience de sa nudité. Cette prise de conscience fit rougir Jack. Le fait qu’elle le considère comme une personne spéciale le touchait plus qu’il ne l’aurait imaginé.

« — C’est vraiment gentil de ta part, » répondit-il en se redressant sur le rocher, l’eau glissant doucement le long de son torse nu. « — Mais toi aussi, tu es quelqu’un de spécial. Ta détermination à apprendre quelque chose de nouveau, malgré les obstacles, fait de toi une personne unique. » Il se demanda s’il essayait de noyer le poisson en rebondissant ainsi sur sa propre question. Mais finalement, il trouvait que cette approche était tout à fait appropriée.

Il remarqua ensuite l’éclat dans les yeux de la mùakru lorsqu’elle parla de ses parents et des défis qu’elle devait affronter. Le contraste entre la joie dans ses traits et la révélation de sa différence avec les siens était presque poignant. Jack était ébranlé par la profondeur de ses émotions. Il savait que la détermination et le courage ne se mesuraient pas uniquement en termes physiques ; ils étaient également profondément ancrés dans l’esprit et le cœur.

« — Je comprends, » dit-il doucement, marquant une pause pour choisir ses mots avec soin. « — Parfois, poursuivre ses passions peut nous faire sentir à l’écart, même des personnes qui nous aiment le plus. Mais c’est justement ce qui nous rend plus forts. Et je pense que ton désir d’apprendre à nager est un reflet de cette force. »

Il plongea ses mains dans l'eau, les remuant doucement pour créer de petites ondulations. Le soleil déclinant projetait une lumière dorée sur l’eau, et le pompier trouva un réconfort dans ce spectacle naturel. Les couleurs chaudes du crépuscule se reflétaient sur la surface de l’eau, ajoutant une touche magique à l’environnement autour d’eux.

« — Pour répondre à ta question, » poursuivit-il. « — Dans mon pays, nager est une compétence relativement courante, surtout près des côtes. Beaucoup de gens apprennent à nager dès leur jeune âge, souvent en famille ou à l’école. Mais ce n’est pas le cas pour tout le monde, et il y a des personnes qui, comme toi, découvrent cette passion plus tard dans leur vie. Chacun a ses propres chemins et ses propres défis. »

Il se redressa sur le rocher, les gouttes d’eau ruisselant le long de ses bras bronzés, tout en observant Kaya d’un regard attentif, veillant à ne pas se laisser distraire par la vision de son corps nu.

« — Je suis honoré de pouvoir t’aider à découvrir cette nouvelle compétence, » ajouta-t-il avec entrain.

Un vent léger soufflait, apportant le doux parfum de l’eau salée. Le naufragé se déplaça légèrement sur le rocher pour se rapprocher d’elle, se penchant un peu pour maintenir une connexion chaleureuse. Son regard restait brillant, empreint de bienveillance.

« — En ce qui concerne quelqu’un de spécial, » dit-il en choisissant ses mots avec soin. « — Parfois, ce sont les connexions humaines et les petites choses que l’on partage qui rendent une rencontre véritablement spéciale. J’apprécie vraiment nos moments ensemble ici, et je suis content de voir tes progrès. » Malgré ses efforts, il continuait à tourner autour du pot. Se demandait-il si Kaya le percevait ?

Il fit une pause, observant le visage de Kaya, cherchant à lire ses pensées dans son regard. Les derniers rayons du soleil se reflétaient dans ses cheveux, créant une aura dorée autour d’elle.

« — Quand je parlais de quelqu’un de spécial, je voulais dire un prétendant. Mais j’imagine que tu es peut-être promise à quelqu’un, à un autre Mùakru ? » Il hésitait encore sur la prononciation, mais là n’était pas la question. « — C’est une question indiscrète, excuse-moi ! »

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Il faut finir ce qu'on a commencé

Kaya regarda Jack avec un mélange de surprise et de réflexion. Sa question sur un prétendant résonnait dans son esprit, éveillant des sentiments et des pensées qu’elle n’avait pas souvent explorés. Ses parents l’avaient bien sûr envisagé pour elle, comme c’était le cas pour toutes les jeunes femmes de leur communauté, mais Kaya n’avait jamais réellement porté d’attention à ces considérations et avait bien fait comprendre à qui de droit que ce n'était pas dans ses priorités. Ses responsabilités en tant que guerrière, son dévouement à Phénix, et surtout, son désir de prouver sa valeur par ses actions, avaient toujours été ce qui primait à ses yeux.

Elle se rappela les quelques jeunes hommes de son clan qui avaient tenté de se rapprocher d’elle, attirés par son esprit indomptable et sa force. Mais Kaya, consciente de ses différences, n’avait jamais ressenti d’attirance particulière pour eux. Aucun ne partageait son envie de découverte, son besoin de s’aventurer au-delà des limites de l’île de Mùa. Ce besoin de liberté, cette curiosité insatiable l’avaient toujours mise à part, faisant d’elle une étrangère parmi les siens, même si elle ne l’avouait jamais.

Mais Jack... Il était différent. Avec lui, elle se sentait à l’aise d’être elle-même, de montrer ses faiblesses et ses aspirations. Elle aimait la façon dont il la regardait, non pas comme une guerrière à craindre, mais comme une personne à comprendre. Et cette idée de "quelqu'un de spécial" prenait tout à coup une nouvelle dimension dans son esprit. Elle commençait à mieux comprendre la question.

Un doux sourire éclaira son visage alors qu’elle baissait légèrement les yeux, luttant contre une timidité qu’elle n’avait jamais ressentie auparavant. Ce que Jack lui avait dit résonnait encore en elle : sa détermination faisait d’elle une personne unique. Peut-être que sa différence n’était pas un défaut, comme son clan le lui faisait souvent remarquer, mais une force. Et peut-être que, pour la première fois, elle pourrait envisager que "quelqu’un de spécial" soit... autre chose qu’une simple question de devoir ou de tradition. Elle releva doucement les yeux vers lui, son sourire s’élargissant malgré elle, et répondit avec une honnêteté qu’elle ne s’était jamais permise auparavant.

- Je ne trouve que pas que ce soit une question indiscrète.

Kaya hésita un instant, pesant ses mots avant de répondre à Jack. La question était simple, mais les implications la rendaient plus complexe qu’elle ne l’aurait imaginé. Finalement, elle releva les yeux vers lui, décidant de parler avec la même honnêteté que celle qu’il avait toujours montrée envers elle.

- Je n’ai jamais vraiment pensé à un prétendant, avoua-t-elle doucement, ses yeux fixés sur l’horizon. Mon devoir envers Phénix et mon peuple a toujours été ma priorité. Les jeunes hommes de mon clan… Je ne me suis jamais sentie vraiment à ma place avec eux.

Elle marqua une pause, laissant les vagues faire monter l'eau du bassin naturel dans lequel ils étaient assis avant de poursuivre.

- Mais toi… tu es différent. Tu ne me vois pas seulement comme une guerrière, ou comme quelqu’un de différent. Avec toi, je peux être simplement Kaya.

Un sourire apparut sur son visage tandis qu’elle reprenait la parole.

- Peut-être que, pour la première fois, je me demande ce que cela signifie d’être spéciale pour quelqu’un.

L’idée d’être spéciale pour quelqu’un, pour Jack en particulier, lui semblait à la fois effrayante et incroyablement réconfortante. C’était comme s’il voyait en elle ce qu’elle-même avait toujours cherché à prouver à son peuple. Et pour la première fois, elle se demandait si ce qu’elle avait toujours voulu prouver aux autres n’était pas en réalité quelque chose qu’elle voulait entendre de quelqu’un en particulier.

- Pourquoi tu voulais savoir ? demanda-t-elle, ses yeux brillants plongés dans les siens.

Une nouvelle vague envoya des algues sur Jack, ce qui fit naître un sourire amusé sur les lèvres de la guerrière. Elle se déplaça vers lui avant de se pencher en sa direction pour venir retirer du varech de son épaule. Une autre vague un peu plus puissante la fit tomber à la renverse sur lui.

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Jack sentit son cœur s’emballer lorsque la belle guerrière tomba sur lui, son corps nu pressé contre le sien. Une chaleur intense monta en lui, un mélange d’embarras et de désir qu’il ne pouvait plus ignorer. Il avait déjà été conscient de la proximité de leurs corps dans l’eau, mais cette nouvelle situation le rendait encore plus attentif à chaque contact, à chaque respiration partagée, à la poitrine de Kaya pressée contre son torse.

Pendant un instant, il resta immobile, figé par cette soudaine intimité. Ses bras, qui avaient d’abord hésité à la soutenir, se refermèrent instinctivement autour d’elle pour l’empêcher de tomber. La peau de Kaya, douce et chaude contre la sienne, déclenchait des frissons le long de sa colonne vertébrale. Sa nudité, si naturelle pour elle, devenait pour lui une source de distraction qui le mettait dans un état de nervosité palpable.

Le pompier se racla la gorge, tentant de masquer son malaise alors que ses yeux cherchaient les siens. Mais son regard ne pouvait s’empêcher de se perdre brièvement sur les courbes de son corps, qu’il pouvait maintenant sentir contre le sien. Il détourna les yeux, son visage prenant une teinte rosée alors qu’il essayait de reprendre ses esprits et de redonner un sens à la conversation.

« — Désolé… je veux dire… est-ce que ça va ? » murmura-t-il, la voix légèrement tremblante. Ses mains reposaient avec précaution sur ses hanches, et il se força à relâcher délicatement sa prise pour ne pas être trop envahissant. Pourtant, il ne put s’empêcher de garder une main sur son bras, comme pour s’assurer qu’elle était bien en sécurité, lui souriant avec nervosité, incapable de savoir quoi faire en cet instant.

Il tenta alors de se concentrer sur autre chose, mais son esprit revenait sans cesse à la sensation de sa peau contre la sienne. Chaque mouvement de Kaya, chaque souffle, accentuait son malaise, mais aussi une curiosité et une fascination nouvelles qu’il ne pouvait ignorer. Il se rendait compte que la proximité de leurs corps révélait plus que de simples émotions de gêne. Il se surprit à ressentir un désir de la connaître encore plus profondément, et peut-être même plus intimement.

« — Je ne voulais pas te mettre mal à l’aise avec ma question, » reprit-il, cherchant à ramener la conversation sur un terrain plus sûr, bien que ses pensées continuaient à dériver vers ce moment d’intimité inattendue. « — C’est juste que… je ne sais pas. » Il hésita, cherchant les mots appropriés, son regard accroché au sien. « — Je me demandais simplement si… si tu avais déjà pensé à… quelqu’un, de cette manière. »

Les mots étaient maladroits, mais sincères. Jack sentit sa respiration s’accélérer légèrement alors qu’il parlait, son cœur battant plus fort dans sa poitrine. Il ne pouvait pas nier l’effet que Kaya avait sur lui.

Le léger rire de Kaya face à la situation avec les algues le ramena momentanément à la réalité. Il esquissa un sourire malgré lui, l’amusement chassant temporairement sa nervosité. Mais même ce moment léger avait un effet sur lui, comme si chaque petite interaction entre eux renforçait ce lien naissant. Le fait qu’elle soit nue, et lui à moitié immergé dans l’eau, rendait la situation encore plus chargée de tension.

Lorsque la jeune femme se redressa, son corps glissant contre le sien, Jack dut faire un effort surhumain pour rester concentré. Il prit une profonde inspiration, cherchant à calmer les battements frénétiques de son cœur. Il devait dire quelque chose, n’importe quoi, pour briser le silence.

« — Tu es vraiment… » Il s’arrêta, cherchant les bons mots. « — Tu es quelqu’un de spécial, Kaya. Et pas seulement parce que tu es une guerrière, ou parce que tu es différente. Je crois que tu es la personne la plus courageuse que j’ai jamais rencontrée. » Il se rendit compte de la sincérité dans ses paroles, mais il y avait aussi autre chose, un sous-entendu qu’il ne savait pas comment exprimer.

La proximité de leurs corps, l’intensité de leurs regards, tout cela créait une atmosphère électrique entre eux. Jack savait qu’il devait être prudent, qu’il ne devait pas franchir une ligne qu’il n’était pas sûr qu’elle veuille franchir. Mais en même temps, il ne pouvait pas nier le fait qu’il était de plus en plus attiré par elle ni les émotions qui montaient en lui chaque fois qu’il croisait son regard.

Il esquissa un sourire hésitant, ses doigts effleurant doucement son bras, avant de murmurer, presque timidement : « — Peut-être que… peut-être qu’on est tous les deux en train de découvrir quelque chose de nouveau ici. »

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Kaya sentit son cœur battre plus fort en entendant les paroles de Jack, et cette proximité inattendue intensifiait chaque sensation, chaque émotion qui se déchaînait en elle. La chaleur de son corps contre le sien, les mains de Jack se maintenant délicatement sur ses hanches, tout cela était à la fois troublant et réconfortant.

Elle était consciente du contraste entre la douceur de sa peau contre celle de Jack et la nervosité palpable qui l'habitait. Sa déclaration, bien que maladroite, touchait quelque chose de profond en elle. La sincérité de ses mots, le respect qu'il semblait lui témoigner, résonnaient avec une clarté inattendue dans son esprit.

Kaya avait toujours eu du mal à exprimer ses sentiments, préférant les cacher derrière un masque de détermination et de bravoure. De toute façon, les quelques fois où elle disait ce qu'elle pensait, elle n'était jamais en adéquation avec son entourage. Alors, elle préférait rester la guerrière sur qui Phénix et le village pouvaient compter. Mais en cet instant, avec ce Skaïkru, elle se sentait vulnérable, et cette vulnérabilité était accompagnée d'un sentiment de connexion qu'elle n'avait jamais ressenti auparavant. La manière dont il la regardait, comme s'il cherchait à comprendre la personne qu'elle était réellement et non simplement la guerrière ou l'étrangère, l'émerveillait. C'était nouveau, cela lui procurait la sensation tant recherchée d'exister réellement.

Elle prit une profonde inspiration, essayant de calmer l'agitation qui régnait en elle. Le rire léger de Jack, ses tentatives maladroites pour ramener la conversation à des sujets plus sûrs, lui donnaient un sentiment de réconfort. Il était évident qu'il partageait une certaine forme de confusion et de désir.

Le sourire hésitant de Jack, ses mots sincères, et le fait qu'il soit prêt à découvrir quelque chose de nouveau avec elle la toucha. La déclaration de l'étranger, bien que simple, était d'une profondeur inattendue, révélant une compréhension et une admiration pour elle qu'elle n'avait pas souvent rencontrées.

La grande brune releva les yeux vers lui, et un sourire timide se dessina sur ses lèvres. Elle pouvait sentir l'impact de ses paroles sur elle-même, une nouvelle compréhension de ce que cela signifiait d'être spéciale pour quelqu'un, en particulier pour quelqu'un comme Jack.

-Je n’ai jamais vraiment pensé à ce que pourrait signifier être spéciale pour quelqu’un, murmura-t-elle doucement, la voix chargée d'émotion. Mais avec toi, je me sens… vue pour ce que je suis vraiment. Pas seulement comme une guerrière, mais comme quelqu’un avec ses propres rêves. On dirait que pour toi, rêver n'est pas un problème. Là d'où je viens, il n'y a pas trop de place pour des attentes différentes. Tu comprends ?

Elle fit une pause, ses yeux se perdant un moment dans le reflet des vagues qui se brisaient autour d'eux. La sensation de l'eau et la proximité de Jack formaient un cocon d'intimité qui lui permettait d’explorer des sentiments qu’elle avait longtemps ignorés.

- Peut-être que nous sommes tous les deux en train de découvrir quelque chose de nouveau, comme tu l’as dit, continua-t-elle avec une douceur croissante. Peut-être que ce n’est pas seulement une question de devoir ou de tradition, mais de quelque chose de plus profond, de plus personnel.

Kaya se redressa légèrement et posa une main délicate sur celle de Jack qui reposait sur son bras. Le geste était plein de tendresse et d'une vulnérabilité qu'elle n'avait jamais osé montrer auparavant.

-Tu es quelqu’un d’important pour moi, Jack, avoua-t-elle en le regardant droit dans les yeux. Le temps que nous passons ensemble m'est précieux.

Elle laissa un léger rire s'échapper de ses lèvres, la tension entre eux se dissipant légèrement. Le fait qu’ils soient là, ensemble, à explorer cette connexion naissante dans un cadre aussi intime et naturel, lui semblait presque magique. Kaya savait qu'il ne s'agissait pas simplement d'une découverte personnelle mais d'un voyage partagé.

- Je suis contente de partager ce moment avec toi.

Elle se rapprocha légèrement, comme pour profiter encore un peu de cette proximité, tout en restant attentive à ses réactions, un sourire sincère flottant sur ses lèvres.

- Je me pose une question... hasarda-t-elle en laissant son regard traîner sur son bas de pantalon qu'elle avait effleuré en perdant l'équilibre une minute auparavant. Pourquoi nages-tu habillé ?

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Il faut finir ce qu'on a commencé

Le pompier sentit une vague de chaleur monter en lui lorsque Kaya lui répondit avec une sincérité touchante. Ses paroles résonnaient en lui comme un écho lointain de ses propres pensées qu’il n’avait jamais osé formuler à haute voix. Le fait qu’elle se sente vue pour ce qu’elle était vraiment, qu’elle puisse partager ses rêves, ses doutes et cette vulnérabilité avec lui le touchait plus profondément qu’il ne l’aurait imaginé.

Alors qu’elle posait délicatement sa main sur la sienne, Jack fut frappé par la douceur de son geste. Ses doigts étaient chauds contre sa peau, et cette simple pression renforçait le lien naissant entre eux, un lien qu’il commençait à chérir. Il se surprit à laisser son pouce caresser légèrement le dos de sa main dans la foulée.

Leurs regards se croisèrent, et pendant un instant, tout le reste disparut. Le monde autour d’eux, le bruit des vagues, la fraîcheur de l’eau qui les entourait… tout s’estompa, ne laissant que l’intensité de cet instant partagé. L’Américain savait qu’il y avait quelque chose de spécial dans ce moment, quelque chose de fragile, mais incroyablement précieux.

La question de Kaya le ramena à la réalité, son ton léger apportant une note de curiosité qui le fit sourire presque aussitôt. Alors qu’elle mentionnait la question de sa tenue, il baissa brièvement les yeux, observant le contraste entre son corps à moitié immergé et celui de la jeune femme, beaucoup plus à l’aise dans sa nudité. La réponse, si simple dans sa tête, semblait soudainement plus compliquée à formuler.

« — Pourquoi je nage habillé ? » répéta-t-il, son sourire s’élargissant. « — Bonne question. » Il prit une profonde inspiration, sentant son cœur battre à tout rompre dans sa poitrine, cherchant les bons mots pour expliquer quelque chose qui, pour lui, avait toujours été évident, mais qui semblait maintenant presque ridicule dans ce contexte.

« — Eh bien… » commença-t-il, sa voix plus basse, presque embarrassée. « — Là d’où je viens, on ne se baigne pas… enfin, pas habillés, tu vois. C’est juste que… dans le monde extérieur, la plupart des gens préfèrent se baigner nus ou en maillot. Ici, les choses sont différentes, et c’est aussi ça qui fait que… »

Il marqua une pause, cherchant à traduire ce qu’il ressentait en mots. Les coutumes de l’île, la manière dont ses habitants vivaient en symbiose avec la nature, tout le fascinait, mais cela le rendait aussi incroyablement conscient des différences entre eux. Il leva les yeux pour croiser ceux de Kaya, espérant qu’elle comprendrait.

« — Pour être honnête, je… je me sens un peu pudique, » avoua-t-il enfin, laissant un petit sourire se dessiner sur ses lèvres. « — Je veux dire, ce n’est pas que je me sens mal à l’aise avec toi, c’est juste… disons que ce n’est pas quelque chose à quoi je suis habitué. De là où je viens, il y a toujours cette… distance, cette pudeur qu’on nous apprend à avoir. C’est peut-être pour ça que je garde mes vêtements… c’est un peu comme une barrière, tu vois ? Pour me protéger de… »

Il s’interrompit, réalisant que ses paroles pourraient être mal interprétées, comme s’il essayait de se tenir à distance d’elle, ce qui était bien loin de la vérité. Mais comment expliquer que cette barrière était là, en grande partie, pour se protéger de lui-même ? Des sentiments naissants qui bouillonnaient en lui, qu’il n’avait pas encore totalement compris ou accepté ? Il ne voulait pas que Kaya pense qu’il cherchait à s’éloigner d’elle. Bien au contraire.

Il se racla la gorge, tentant de clarifier ses pensées. « — Ce n’est pas toi, Kaya. Vraiment. Je… j’apprécie tellement ce moment avec toi, c’est juste que… c’est comme si… » Il hésita à nouveau, puis se lança, sa voix empreinte d’une sincérité désarmante. « — Tu es différente. Ici, avec toi, tout est… plus naturel, plus vrai. Mais cette pudeur, cette habitude que j’ai de garder une distance… c’est difficile de s’en défaire, même si je commence à comprendre que c’est peut-être quelque chose dont je n’ai plus besoin ici. »

Jack réalisa alors à quel point il se sentait vulnérable, exposé, pas que physiquement, mais émotionnellement. Il regarda Kaya, cherchant dans ses yeux une réaction, une compréhension. Son cœur battait plus vite, mais cette fois, ce n’était pas seulement à cause de l’embarras.

« — Peut-être que, petit à petit, je pourrais m’habituer à faire les choses différemment ici. À me débarrasser de ces vieux réflexes. » Un sourire sincère, un peu timide, se forma sur ses lèvres alors qu’il ajoutait : « — Peut-être que je pourrais même apprendre à me baigner… autrement. » Joignant le geste à la parole et se détachant de Kaya, non sans mal, il retira la dernière barrière de tissu qui le séparait d’une nudité totale. La sensation fut étrange lorsqu’il abandonna le tissu au-dessus de sa tête. « — Voilà qui est fait ! Je suis nu comme un verre. Un peu mal à l’aise, mais au moins nous sommes sur un pied d’égalité. » Le sourire ne quittait plus ses lèvres malgré l’inconfort, puis il plongea à nouveau son regard dans celui de la jeune femme et reprit aussitôt son sérieux.

« — Kaya… » commença-t-il doucement, son ton devenu plus sérieux, mais toujours empreint de cette douceur qui l’habitait en sa présence. « — Je suppose que je suis quelqu’un d’assez… prudent. Peut-être un peu trop parfois. Mais là, avec toi, je me rends compte que certaines choses valent la peine de prendre des risques. » Il délaissa le tissu qu’il portait encore dans sa main gauche et vint lui caresser la joue avant de s’approcher encore plus qu’il ne le pouvait. Il la fixa à nouveau puis approcha son visage du sien, prêt à déposer ses lèvres sur les siennes, mais une petite vague les éclaboussa soudainement, mettant fin au rapprochement intime.

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I can see the truth so clear

“If the savage one is me How can there be so much that you don't know? You don't know —”

• Mutli-comptes : Louise Bennett

Il faut finir ce qu'on a commencé

Kaya observa Jack avec une intensité nouvelle, sentant son cœur s’emballer davantage à mesure qu’il parlait. Les explications maladroites qu’il donnait sur sa pudeur la touchaient, car elles révélaient une vulnérabilité que Kaya n’avait pas souvent l’occasion de voir chez les autres. Son sourire timide lorsqu’il avoua qu'il se sentait un peu mal à l'aise était d'une sincérité désarmante. Avant, la guerrière n'avait jamais entendu parler de pudeur, elle ne savait même pas ce que c'était, mais le comprit en entendant les propos de son interlocuteur. Elle réalisa encore davantage combien la civilisation d'où venait Jack était différente de la sienne, et cela ne faisait qu'ajouter à sa curiosité naturelle.

Les mots de Jack sur la distance et la pudeur, et son désir de s’adapter à cet environnement nouveau, résonnaient profondément en elle. Kaya comprenait ce besoin de garder une certaine distance, même si elle ne l’avait jamais envisagé de cette manière. Pour elle, la nature et les traditions de Mùa étaient des refuges, des certitudes dans un monde qui lui était familier. L Skaïkru, avec ses propres coutumes et ses propres barrières, apportait une touche d’étrangeté et de nouveauté qui la fascinait.

Lorsqu’il se dévêtit enfin, le geste, bien que simple, fut pour Kaya un moment symbolique, un passage du connu au nouveau, du familier à l'inconnu. Elle ne put s’empêcher de sourire en voyant Jack, presque vulnérable, mais déterminé à se libérer des contraintes qu’il avait toujours connues. Sa remarque sur leur égalité la fit rire doucement, un éclat léger qui dissipa un peu la tension accumulée.

Le geste de Jack, le contact de sa main sur sa joue, amplifia l’intensité de l'instant. Kaya ferma les yeux un bref instant, savourant la douceur de son toucher, le frôlement de ses doigts contre sa peau. Le fait qu’il prenne le risque de s’ouvrir à elle, de se libérer de ses anciennes habitudes, la touchait plus profondément qu'elle ne l'aurait imaginé car cela démontrait une confiance pure.

Le rapprochement du Skaïkru, son visage se rapprochant du sien, était à la fois excitant et déstabilisant. La guerrière sentait une vague d’émotions se déverser en elle – une mixture d'anticipation et de désir, mélangée à une légère inquiétude. Ses pensées étaient en ébullition, tourbillonnant entre le besoin de rester ancrée dans le présent et la peur de ce que cet instant pourrait signifier pour leur avenir.

La petite vague qui éclaboussa soudainement leurs visages rompit ce moment de tension, et Kaya en profita pour respirer profondément. Elle regarda Jack, un sourire amusé flottant sur ses lèvres, tout en se sentant plus proche de lui que jamais. Cette proximité partagée dans un cadre aussi naturel et intime, était un sentiment qu’elle n’avait jamais expérimenté auparavant.

La grande brune savait que cet instant n’était pas simplement un moment de découverte physique, mais une exploration émotionnelle et personnelle. Elle était reconnaissante pour la sincérité que Jack avait montrée, pour le fait qu'il se dévoilait à elle d'une manière aussi authentique.

- Peut-être que ce moment est exactement ce dont nous avons besoin, murmura-t-elle finalement, sa voix douce mais pleine de conviction. Peut-être que, ensemble, nous découvrons une nouvelle manière d'être, loin des contraintes que nous avions avant.

Kaya se rapprocha un peu plus de Jack, la chaleur de son corps contre le sien créant une connexion profonde et intime. Son regard ne quittait pas le sien, et elle se sentait prête à explorer encore plus ce que cet instant pouvait leur offrir.

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Voir le monde de ses yeux est mille fois mieux que n'importe quel rêve. Kaya Hiroana;

And if I never held you, I would never have a clue How at last I'd find in you The missing part of me × by lizzou.

• Mutli-comptes : Ben Levy

Il faut finir ce qu'on a commencé

Jack sentit une nouvelle vague de chaleur monter en lui lorsque les mots de Kaya, doux, mais emplis de conviction, résonnèrent dans l’air. Il ne savait pas exactement à quoi il s’attendait, mais cette réponse, ce murmure qui portait une vérité simple provoqua en lui un mélange de soulagement et d’excitation. Ils étaient sur le point de franchir une frontière, de se laisser porter par ce lien qui grandissait, et cela le rendait à la fois euphorique et terrifié.

La proximité nouvelle entre leurs deux corps accentuait cette tension délicieuse qui flottait entre eux. Jack pouvait sentir la chaleur de Kaya contre sa peau, chaque centimètre de distance entre eux devenant une invitation silencieuse à s’abandonner à l’instant. Son regard s’accrocha à celui de la jeune femme, cherchant dans ses yeux la même étincelle qu’il sentait en lui. C’était comme si le temps ralentissait, laissant à chaque battement de cœur l’opportunité de se faire entendre plus fort.

Il se rendit compte qu’il respirait plus profondément. L’air marin qui lui caressait le visage, le murmure des vagues en arrière-plan, et surtout, le regard brûlant de Kaya qui semblait le percer, tout contribuait à cette atmosphère chargée. Le pompier se sentait étrangement à nu, mais d’une manière qui transcendait la simple absence de vêtements. C’était comme si, pour la première fois depuis longtemps, il baissait ses propres barrières, celles qu’il avait élevées pour se protéger, non pas du monde extérieur, mais de ses propres sentiments.

Un frisson lui parcourut l’échine alors qu’il contemplait à nouveau le visage de Kaya, cette femme à la fois si différente de tout ce qu’il avait connu et si semblable dans ses désirs et ses craintes. C’était comme s’il pouvait lire en elle des échos de ses propres dilemmes. Ses yeux parcoururent ses traits, admirant la douceur dissimulée derrière son allure farouche. Jack sentit son cœur s’accélérer à nouveau, mais cette fois, ce n’était plus l’appréhension qui le dominait. C’était un désir pur, mêlé à une sensation plus profonde, plus intime.

Ses doigts frôlèrent doucement ceux de Kaya, comme pour tester à nouveau la solidité de ce lien invisible qui les unissait. Il laissa ses doigts glisser le long de sa main avant de se redresser légèrement. La tension palpable entre eux atteignait son paroxysme, et l’américain savait qu’il devait faire un pas en avant, mais il voulait le faire correctement. Ses pensées se bousculaient, essayant de formuler une réponse à ce qu’elle venait de dire, mais les mots semblaient dérisoires.

« — Kaya, » murmura-t-il d’une voix rauque. « — Je crois que tu as raison. Ici, maintenant, tout ce qu’on a… c’est ce moment. Rien d’autre ne compte. » Il se tut un instant, rassemblant son courage pour continuer. « — Je ne sais pas où cela va nous mener, mais je veux le découvrir. Avec toi. »

Il se rapprocha un peu plus d’elle, sentant chaque millimètre combler la distance qui les séparait. Leurs souffles se mélangeaient à présent, créant une atmosphère encore plus étouffante, mais étrangement réconfortante. Jack savait qu’il ne pourrait plus reculer. Il était là, face à l’inconnu, et pour une des rares fois dans sa vie, il se sentait prêt à s’y plonger.

« — Je ne sais pas comment m’adapter à tout ça, » poursuivit-il doucement. « — Je suis un étranger ici, un homme qui a toujours joué la sécurité, qui a toujours gardé ses distances. Mais avec toi, je sens que tout ça… n’a plus vraiment d’importance. »

Il se mordilla la lèvre inférieure, le regard à la fois intense et hésitant, avant de pencher légèrement la tête. Ses lèvres frôlèrent les siennes, un baiser à peine esquissé. Jack s’arrêta un instant, ses yeux scrutant ceux de Kaya, cherchant une approbation silencieuse, une permission de continuer. Et dans cette fraction de seconde, il sut que tout ce qu’il avait retenu en lui jusqu’ici, tout ce qu’il avait enfoui sous des couches de protection et de prudence, devait enfin éclater au grand jour.

Prenant une dernière inspiration, il effaça les derniers centimètres qui les séparaient et l’embrassa. C’était un baiser tendre, mais chargé d’une intensité palpable, un mélange de douceur et de passion, de retenue et de libération. Les mains de Jack trouvèrent leur chemin dans la chevelure de Kaya, ses doigts s’enroulant dans ses mèches brunes alors qu’il se laissait enfin aller à ses émotions. Il n’y avait plus de barrière, plus de pudeur, seulement eux deux, prit dans ce tourbillon de sentiments.

Mais alors que le baiser s’intensifiait, Jack sentit une hésitation poindre au fond de son esprit. Bien que consumé par l’intensité du moment, il ne pouvait se permettre de perdre de vue ce qui comptait réellement. Il ne voulait pas la blesser, ne voulait pas franchir une limite qu’elle n’était peut-être pas encore prête à explorer. Le doute s’installa en lui. La belle guerrière avait-elle déjà vécu quelque chose d’aussi intime ? Tout dans sa manière d’être, dans ses gestes, lui suggérait le contraire.

Avec une douceur infinie, Jack mit fin au baiser, reculant légèrement sans pour autant rompre totalement le contact. Il resta près d’elle, leur front se touchant, leurs souffles s’entremêlant.

« — Kaya… » murmura-t-il, sa voix légèrement rauque. Il plongea ses yeux dans les siens, cherchant à lire ses pensées. « — Je ne veux pas… je ne veux pas précipiter les choses. » Il esquissa un sourire tendre, presque fragile. « — Je veux que tu saches que je te respecte. Je ne veux rien forcer, rien que tu ne sois pas prête à vivre. »

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I can see the truth so clear

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