ils avaient trouvé un petit Havre de paie pour la nuit, et ce n'était pas négligeable au vu de la situation. Après tout, comme le groupe, ils étaient des naufragés, des survivants d'un crash d'avion. Un contexte que peu de personnes avaient vécu et au vu du nombre de semaines et de mois passés sur cette île sans avoir été retrouvés, il y avait fort à parier que le reste du monde les pense morts. C'était déjà le cas pour plus de la moitié des passagers. Pour l'heure, Louise se fichait de passer le restant de ses jours sur cette île, du moment qu'elle était avec son fils. Il lui était impensable de le perdre. Le feu avait été allumé sans grande difficulté, juste armée de patience et des bons cailloux. La remarque de Ben tomba donc à plat mais il se sentit obligé de répliquer. Louise releva les yeux vers lui.
- Les peaux de bête, c'est pas mon délire non plus. J'aime trop les animaux pour ça.
Puis, la brunette était partie se dévêtir à l'abri du regard de son comparse avant d'entrer dans l'eau fraîche. Après quelques brassées pour rejoindre la cascade, elle découvrit un point d'eau plus chaude, un régal pour les muscles endoloris par cette journée intense et la chaleur épuisantes. Elle appela Ben pour le prévenir. Celui-ci se déshabilla sans pudeur aucune, ce poussa Louise à pivoter dans l'eau pour ne pas le regarder faire. Puis, il l'avait rejointe plutôt rapidement et elle se retourna vers lui.
- Oui ça fait du bien une baignade après tout ça.
La question sur comment elle allait ne trouva pas de réelle réponse. Il était évident qu'elle n'irait bien qu'une fois Jordan retrouvé et entier. Autant détourner la conversation.
- On peut se tutoyer non ? Tout le monde le fait, et vu qu'on est tous dans la même galère...
Elle se laissa couler une seconde pour remettre un peu d'eau sur son visage et ses cheveux et remonta à la surface.
- Alors, tu étais militaire avant le crash ?
S'il pouvait lui parler de lui, cela l'aiderait à se concentrer sur autre chose quelques instants et donc éviter de redouter le pire pour son fils. Louise en avait besoin.
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Je te cherche, pour toi j'irai partout.
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Code by Laxy dunbar
Ben Levy
• Age personnage : 47 ans printemps
• Orientation sexuelle : Hétéro
• Situation matrimoniale : En face d'apprentissage
• Profession avant le crash : agent de terrain (pour le Mossad)
• Loisirs et passions : Le tir, la moto
• Feat. : Sean Maguire
• Points de survie : 3358
• Triggers : des bruits assourdissants, des souvenirs particuliers
• Warning : violence, meurtre, traumatismes, guerre
Cet endroit semblait sortir de la réalité dans laquelle les naufragés erraient comme des âmes en peine depuis le crash. Ben, qui n’avait pourtant pas mal bourlingué ces derniers mois, découvrait la cascade et semblait conquis par les lieux, qu’il qualifiait de parenthèses magiques. Cela faisait si longtemps qu’il ne s’était pas senti serein et même s’il savait que cet état n’avait pas vocation à demeurer, il savourait l’instant en prenant le temps d’observer chaque détail pour le graver dans sa mémoire. Puis il s’en alla récupérer quelques noix de coco pour un semblant de repas avant de revenir sur ses pas.
Plus les minutes passées et plus il découvrait son acolyte qu’il avait sous-estimé, à tort. La jeune mère était parvenue à confectionner un semblant de paillasse avec diverses branches et autres feuillages qui se trouvaient à portée de main. Elle était même parvenue à allumer le feu, sans briquet. C’était impressionnant, mais Ben, pas du genre démonstratif, restait pondéré malgré tout. Du moins, il l’était encore avant de voir Louise plonger, complètement nue, dans la cascade qui leur faisait face.
Voilà un moment qu’il n’avait pas eu autant d’intimité avec une femme ; bien que Louise ait pris grand soin de se dévêtir derrière un arbre. Ben préférait reporter son attention sur le feu, avant de se faire surprendre par Louise, qui venait de découvrir une source d’eau chaude et invitait donc son camarade à venir si l’envie lui en prenait. D’abord réticent, Ben se laissa charmer par le lieu et l’envie d’un bon bain pour se défaire des quelques tensions qu’il ressentait dans ses muscles. Sans pudeur, il se délesta de ses habits qu’il balança plus loin. Et le voilà à savourer cette froide étreinte aquatique qui lui fit un bien fou. « — Hum… » murmurait-il les yeux fermés avant de se rappeler qu’il n’était pas seul.
« — Oui, une baignade fait toujours du bien. » Une phrase sans grand intérêt que Ben venait de prononcer sans grande conviction avant de reporter toute son attention sur Louise en cherchant à savoir comment elle allait. Car oui, aussi fou que cela puisse paraître, il se souciait vraiment de son état. Il ne la quittait pas du regard, ce qui aurait pu mettre mal à l’aise n’importe quel être humain. Mais elle préférait changer de sujet pour ne pas se lamenter surement.
« — C’est vrai qu’à bien y réfléchir, je tutoie tout le monde. »
Elle se laissa couler l’espace d’un instant, surement pour immerger ce qui ne l’avait pas encore été. Puis elle remonta à la surface, telle une magnifique sirène prête à charmer le premier marin qui se présentait à elle. Et la voilà qui l’air de rien, reprit le contrôle de la conversation et se risqua à poser une question sur le passé du rebelle. Si d’ordinaire, il aurait botté en touche, il comprit assez rapidement que cette question anodine était surtout une bonne excuse pour se concentrer sur autre chose, que la disparition de Jordan. Ben accepta donc de jouer le jeu.
« — Mouais, j’ai été militaire. Je suis passé par le Mossad en Israël puis les forces américaines au Moyen-Orient après le 11 septembre. En même temps, ce n’était pas difficile de le deviner avec les plaques. Et toi, tu étais quoi avant le crash ? Médecin non ? »
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Louise Bennett
• Mutli-comptes : Kaya Hiroana
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• Age personnage : 42
• Orientation sexuelle : Hétérosexuelle
• Situation matrimoniale : Visiblement veuve
• Profession avant le crash : Gérante d'une agence de voyage
Avant, quand les journées avaient été rudes, Louise aimait se relaxer dans un bon bain. QUand elle étudiait si dur pour devenir chirurgien, ou après de longs voyages avec Hank, ou encore après les journées à l'agence quand c'était la saison des départs en vacances et qu'il y avait presque la file d'attente devant l'établissement, après que son beau-père lui ai laissé les rênes pour se consacrer à lui, sa maladie et sa femme... Un bon bain chaud, un verre de vin, ou un livre, avec des bougies... Être seule l'espace de quelques dizaines de minutes, dans le silence, dans le doux cocon de l'eau... Sur cette île, pour le moment, les seuls moment qui s'y apparentaient étaient les explorations sous-marines qu'elle s'était portée volontaire pour faire et qui avaient permis de retrouver quelques objets utiles, dont quelques valises. Peu de personnes étaient dotés d'un certificat de plongée et donc elle faisait partie de ceux qui avaient permis de rapatrier des objets de la carcasse de l'avion, du moins la partie qui était tombée dans l'eau. A présent, avec cette cascade et ce point d'eau chaude, c'était ce qui se rapprohait le plus d'un bon bain. Son comparse l'avait rejointe et Louise avait pris le parti de tenter un peu de conversation, histoire d'apaiser son pauvre coeur en lui laissant un peu de répit sans penser à Jordan et tous les dangers qu'il courait. Elle écouta donc attentivement les réponses de Ben, qui avait consenti au tutoiement aussi. Militaire donc, puis agent pour le Mossad, l'équivalent de la CIA pour Israël, puis pour les forces américaines.
- Tu as dû voir des choses pas faciles. Il faut avoir le coeur bien accroché. Tu es une sorte d'agent secret alors.
Ça aurait plu à Jordan.
- Pas vraiment médecin. Enfin si, je suis américaine, j'étudiais à Boston, mais j'ai arrêté mon internat en chirurgie pour suivre mon fiancé qui avait fini ses hautes études de commerce. On a voyagé pendant cinq ans pour son travail, on déménageait tous les trois à six mois, c'était variable. Et finalement on s'est installé chez lui à Sydney. Je suis devenue maman. J'ai pas pu finir mes études, alors je suis devenu agent de voyage.
Le dire à voix haute lui donnait l'impression d'être encore plus pathétique. Les dernières années, elle avait reproché à Hank, entre autres choses, de n'avoir pas pu faire le métier de ses rêves, mais avait-elle encore le droit de lui en vouloir, à présent qu'il était mort ? Ne serait-ce pas odieux de sa part ?
- Tu étais en Australie pour affaires ?
Il n'était clairement pas australien lui non plus. Que faisait-il à Sydney avant d'embarquer dans ce vol maudit ? Tout en parlant, Louise continuait d'agiter ses bras doucement dans des mouvements circulaires pour ne pas couler.
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La vie est pleine de surprises et si récemment nous étions sur un niveau de poisse incroyable, voilà qu’aujourd’hui, avec la découverte de cette cascade, la chance souriait à nouveau aux audacieux. Mais à bien y réfléchir, jamais Ben n’avait entendu parler d’un tel endroit. Dès lors, une problématique se posait. Devait-il en informer les leaders ou garder ce petit paradis pour lui et Louise, si d’aventure, elle était partante pour garder le secret ? Au vu de la générosité de la demoiselle et de sa propension à l’altruisme, il était fort à parier qu’elle envisage différemment les choses. « Autant profiter de la quiétude tant qu’elle est d’actualité alors. »
Il avait hésité à la rejoindre ; non pas qu’il était pudique, mais il aurait préféré garder ses distances plutôt que d’aller patauger. Mais dans le fond, qu’est-ce qu’il y avait de mal à prendre quelques minutes pour se rafraichir ? Et pourquoi son envie de distance revenait-elle aussitôt sur le tapis ? « Tu es trop cérébral, voilà tout. Débranche ! » La vie sur l’île était rude, alors pourquoi ne pas saisir l’opportunité de s’extraire, l’espace d’un instant, de tout ce bordel ? « Débranche encore ! » La petite voix, vile et tentatrice, avait raison des dernières réticences et en moins de temps qu’il faut pour le dire, le rebelle se débarrassa de ses vêtements avant de rejoindre Louise dans l’eau.
Le tutoiement était de rigueur, comme avec la plupart des naufragés. Louise, qui avait besoin de se vider la tête, se risqua à un changement de sujet. Ben, réceptif, joua le jeu et accepta de répondre aux questions de son interlocutrice, avant de céder à son tour à la curiosité. Lui qui l’imaginait médecin, avait tout faux ; preuve en est que la demoiselle était à même de le surprendre et de mettre à mal un instinct presque infaillible.
« — Un agent secret moi ? » Il ne parvint à retenir un rire léger, avant de reprendre son sérieux. « — Disons que parfois, je devais réaliser des missions officieuses, c’est vrai. » Il omit délibérément de développer la nature de ces interventions spéciales au cours desquelles il était souvent amené à éliminer une cible. « — Et toi ? » renchérit-il après lui avoir fait savoir qu’il l’imaginait être médecin.
« — Ah oui effectivement, je n’aurais pas parié sur l’agence de voyages. Un choix par défaut. Pourquoi, tu n’as pas repris les études après la naissance de ton fils ? Si vraiment ça te tenait à cœur, tu aurais dû dire à ton mari d’aller se faire voir. Enfin, je ne devrais pas juger, c’est malvenu. Ton mari était avec vous ? » Si tel était le cas, il était quasi sûr que ce dernier était mort ; un constat qui incita l’ancien militaire à s’excuser pour la rudesse de ses propos. « — Excu… » Il n’eut pas le loisir de terminer, car déjà Louise enchainait sur la prochaine question.
« — Non, pas pour affaire. En fait, je devais me rendre à Los Angeles pour recommencer à zéro. Et je me retrouve ici, sur une île déserte. J’ai presque envie de croire que c’est ironique. Quand enfin, je me décide à aller de l’avant, bam, l’avion dans lequel je me trouve, se crashe. Et toi, tu allais où avant que la fatalité prenne part au voyage ? »
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En plus de ce bain délassant et rafraîchissant pour les corps mis à rude épreuve par la marche en milieu hostile et humide aux températures élevées, la conversation avec Ben permettait à Louise de récupérer un peu, àa la fois physiquement et moralement. Apprendre à connaître ce survivant qu'elle n'avait que peu côtoyé par rapport à d'autres permettrait à son esprit de faire l'impasse quelques minutes sur le chagrin profond et fulgurant qui ne lui laissait aucun répit. Elle avait remarqué les plaques militaires mais avant cela il avait été agent du Mossad. Louise fit un peu d'humour sur son état d'agent secret, ce qui fit légèrement rire Ben. Il aurait fallu être aveugle pour ne pas remarquer comme ce sorire éclairait le visage de cet homme. Mais l'américaine n'était pas en état de le remarquer.
- Eh bien oui, les agents de la CIA sont comme des agents secrets, c'est pareil pour le Mossad. Donc tu es israëlienm mais aussi américain.
Sans cela, il n'aurait pu s'engager dans l'armée américaine pour prêter main forte après la date tragique du 11 septembre. Elle répondit à son tour en lui parlant brièvement de son parcours.
- J'ai pas pu reprendre en Australie parce que je n'étais pas encore australienne, et puis après j'ai eu Jordan. Quand j'ai eu la nationalité australienne, mon fils était petit et difficile de reprendre de telles études avec un enfants. Mon mari travaillait beaucoup aussi. Travailler avec son père dans son agence de voyage était la solution la plus simple.
Elle esquissa un sourire ironique quand Ben déclara qu'elle aurait dû dire à Hank d'aller se faire voir.
- On est un peu stupide quand on est amoureux. Si j'avais su...
Louise écouta la suite de l'histoire de Ben. Il voulait repartir à zéro aux États-Unis.
- Je crois qu'on va tous repartir à zéro ici... Mais qu'étais-tu venu faire à Sydney ? Pour répondre à ta question, oui mon mari était dans l'avion... On partait à L.A pour faire un changement d'air à toute la famille, dans l'idée vaine de nous retrouver... Mes parents devaient nous y retrouver depuis Boston... J'ai aucune idée de ce qui lui est arrivé, je m'étais assoupie et je me suis réveillée au moment où l'avion perdait de l'altitude brutalement... Les masques à oxygène sont tombés au même moment, et Hank n'était plus là... J'ai juste eu le temps de faire boucler sa ceinture à Jordan et le faire se pencher en avant... Et ce fut l'impact avec l'eau.
Ce souvenir tragique lui tira une larme alors que son regard se perdait sur l'eau devant elle, avant qu'elle ne cherche le contact visuel avec Ben.
- Je peux pas le perdre aussi, tu comprends ? Jordan est tout ce qu'il me reste.
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Il était évident que nier le fait que ce moment soit agréable serait mentir. La température de l’eau apaisait ses douleurs, tandis que la tranquillité des lieux donnait un second souffle à Ben. « Alors c’est ça, le paradis ? » se demande-t-il en fixant la cascade située à quelques mètres de lui. Ce n’était pas désagréable à regarder, tout comme le fait d’échanger de manière civilisée avec la personne qu’il avait décidé de tutoyer et dont la curiosité ne semblait pas le déranger puisqu’il répondit aux questions posées sans réticences.
« — Si la question est de savoir si je porte un costume et un matricule à trois chiffres, la réponse est non, je ne suis pas un agent secret. Pour ma part, j’étais plutôt un nettoyeur, si l’on veut. Et je suis les deux à la fois. Mon père est israélien et ma mère était américaine. » Cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas parlé de sa mère, tellement qu’il se surprit lui-même à y penser avant de laisser la curiosité le pousser à poser à son tour quelques questions à Louise.
« — Ah, je vois. Je me disais bien que l’accent n’était pas australien. Je ne vais pas te blâmer pour la solution de facilité. Mon père fait partie du Mossad, donc on peut dire que la pomme n’est pas tombée très loin. » Puis, un peu plus à l’aise, l’ancien militaire se demanda pourquoi la belle brune à ses côtés n’avait tout simplement pas dit à son mari d’aller se faire voir. Cela semblait si facile à dire ainsi.
« — On peut être stupide pour bien des raisons, si je puis me permettre. On peut aussi avoir des regrets, se demander sans cesse ce qu’on aurait pu faire différemment, ou ne pas faire. » Après cette réplique emplie d’une sagesse nouvelle, Ben accepta d’en dire un peu plus sur son voyage et la finalité de celui-ci.
« — En fait, j’ai pris mon vol presque à la dernière minute. Sydney n’était qu’une escale et non ma destination. Si j’avais su, je serais resté à Tel-Aviv. » Voilà qu’à son tour, il faisait entendre quelques-uns de ses regrets, alors que Louise évoquait son mari et les raisons de ce voyage.
« — Quand on part du principe qu’on cherche à se retrouver, c’est déjà perdu d’avance. Je pense qu’on se réinvente, mais si l’on cherche à retrouver la flamme, c’est que le problème est bien trop profond. D’après ce que j’ai compris, ton mari était du genre à privilégier sa propre carrière. C’est la meilleure façon de détruire sa famille. » Et il parlait en connaissance de cause. Ses nombreuses missions l’avaient sans aucun doute éloigné de sa famille et mis en péril son mariage et plus encore, sa relation avec Sarah.
« — Hey, non, ne laisse pas le désespoir prendre le dessus. » Une larme roulait déjà sur la joue de la jeune femme, bien incapable de contrôler ses émotions, ce qui obligea Ben à se rapprocher un peu plus. « — Tu ne vas pas le perdre. Tout le monde ici se mobilise pour retrouver ton fils. Penser au pire, c’est déjà l’enterrer. Et crois-moi, je sais de quoi je parle ! »
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En repensant à leur rencontre deux heures plus tôt et aux premiers mots échangés, jamais Louise n'aurait songé qu'ils se retrouveraient tous les deux nus dans un petit lac surplombé d'une cascade au milieu de la végétation tropicale de l'île. À croire que tout allait plus vite ici, même le fait de sympathiser avec une personne qui s'était de prime abord montrée hautement désagréable. Mais finalement, Ben avait apporté son aide et montrait peu à peu un tout autre visage. Et avec ce qu'elle apprenait sur lui, Louise ne pouvait penser qu'il était si mauvais et égoïste qu'il voulait le faire croire. Sans doute avait-il souffert, tout simplement, et il s'agissait là d'une façon de se préserver.
- Tu n'as peut-être pas le matricule de James Bond, mais tu as servi tes deux pays comme tu pouvais. Les actes patriotiques sont toujours admirables, je trouve. Double nationalité alors ? C'est bien, tu as le choix au moins. Moi c'est pas très original, mes deux parents sont américains, de Boston tous les deux. Et puis finalement j'ai obtenu la nationalité australienne.
Elle hocha la tête à sa remarque suivante.
- Ouais, des regrets et des questionnements du genre, ça fait quelques années que j'en ai. Mais bon, on ne refait pas le passé. Il faut avancer.
La remarque de Ben fit à Louise l'effet d'un électrochoc. Oui, c'était naïf de penser que de simples vacances aux États-Unis dans une nouvelle contrée permettrait au couple de se retrouver. Louise le savait au fond d'elle, il n'y avait rien à retrouver. Elle n'aimait plus Hank et ne lui faisait plus confiance. Les reproches étaient devenus plus forts que les possibles pardons.
- C'est vrai... Je sais pas ce que j'espérais... Je sais pas à qui j'essayais de donner cette illusion, lui ou moi... C'est qu'on a Jordan et... C'est déjà difficile pour lui... Mon dieu, j'ai l'impression d'avoir condamné ma famille en la mettant dans cet avion de malheur ! Tout est de ma faute...
Mais ça, c'était valable avant le crash. À présent, les opportunités étaient restreintes et il n'était plus temps de songer à ce qui aurait pu être changé ou fait autrement, et trouver des alternatives. Là, chaque jour, il fallait lutter pour sa survie. Et maintenant, Jordan avait disparu. Alors que le désespoir envahissait de nouveau le coeur de Louise jusqu'à l'alourdir telle une pierre, Ben s'était rapproché et ses paroles la maintenaient à flot. Le regard brillant de larmes de la belle brune se posa dans l'azur de ses pupilles.
- Tu... tu sais de quoi tu parles ?répéta-t-elle à mi-voix.
De quoi parlait-il ? Avait-il vécu une situation similaire ? Qui s'était bien terminée finalement ?
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Ni lui ni elle, n’auraient jamais imaginé que leur histoire prendrait une telle tournure. Il n’était même pas censé être là pour tenir compagnie à Louise. Bien qu’il tentât de se convaincre qu’il avait agi par pitié, une petite voix de plus en plus insistante lui soufflait que quelque chose chez Louise l’attirait bien plus profondément que cela. Mais quoi ? Était-ce son désespoir ? Peut-être. La perte de son enfant ? Probablement. Même si Jordan n’était pas mort, du moins il l’espérait, il n’osait pas imaginer l’état de Louise si tel était le cas. Sans aucun doute, elle ne s’en remettrait jamais. Pour l’instant, ils étaient tous les deux-là, nus, nageant dans une cascade inconnue. Ce moment privilégié méritait bien une pause et quelques questions pour mieux se connaître.
« — Oui, on peut dire que j’ai servi mes deux pays d’une certaine manière. Mais il n’y avait rien d’admirable dans ce que j’ai fait », avoua Ben. Il savait mieux que quiconque que de nombreux actes répréhensibles avaient été commis lorsqu’il travaillait pour le Mossad, une organisation qui prétendait protéger les intérêts d’Israël et qui était prête à enfreindre certaines lois internationales pour y parvenir. Il n’était pas fier de son passé et ne souhaitait pas s’y attarder. Il préférait se concentrer sur des questions moins problématiques, comme la double nationalité de son interlocutrice, par exemple.
« — Tu as aussi la double nationalité maintenant. Mais j’ai l’impression que c’est quelque chose que tu as accepté par défaut, n’est-ce pas ? » demanda Ben, remarquant la lassitude de la jeune femme malgré son désir de poursuivre sa vie. Il avait l’impression qu’elle était tourmentée par de nombreuses questions depuis trop longtemps.
Il était clair pour Ben que Louise portait un lourd fardeau de culpabilité pour la fin tragique de sa famille. Mais il savait qu’il était important de l’aider à se libérer de cette culpabilité, car ce n’était pas de sa faute. « — Non, arrête de te culpabiliser ainsi », dit-il d’une voix apaisante. « — Tu ne pouvais pas savoir que l’avion allait s’écraser. C’est une tragédie malheureuse, mais ce n’est pas ta faute. » Ben avait l’habitude d’être très direct et peu enclin à consoler les autres, mais il avait trouvé une nouvelle source d’empathie pour Louise. Sa réaction était peut-être un peu surprenante pour lui, mais il savait que cela venait du fond de son cœur. Cependant, en agissant de la sorte, il avait ouvert une porte verrouillée depuis bien trop longtemps et qui, une fois ouverte, mettrait à mal ses dernières défenses.
Ainsi, l’Américano-israélien botta en touche sur la dernière question. Il sembla pensif, son regard fuyant, trahissant une certaine inquiétude. Il regrettait sa dernière réplique, la trouvant maladroite. C’était rare de le voir ainsi, lui qui était d’habitude très sûr de lui et de ses propos. Pourtant, en présence de Louise, il se sentait désarmé. Il décida qu’il était impératif de changer de sujet pour ne pas être contraint d’évoquer le drame de sa vie.
« — Je pense qu’on devrait sortir de l’eau et ouvrir les noix de coco pour reprendre des forces », proposa-t-il en désignant les fruits qui jonchaient le sol près du feu. Ben espérait que cette proposition serait suffisante pour détourner l’attention de Louise. « — Ça te convient ? »
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En apprendre un peu plus sur Ben, discuter avec une nouvelle personne, échanger sur la vie "normale" un petit peu, avait quelque part allégé quelques secondes le cœur de Louise. Ils étaient quelques dizaines de survivants et depuis cinq mois et quelques qu'ils avaient "atterri" sur cette île, l'ancienne agent de vouagen'avait pas eu le temps de faire connaissance avec tout le monde. Ben Levy faisait partie des gens plutôt solitaires et si elle l'avait brièvement soigné, elle n'avait plus eh l'occasion d'échanger avec lui, contrairement à Raphaël ou Jenna qui étaient maintenant des amis.
Si le contact avec l'eau douce était agréable pour la peau et les muscles, la voix de Ben et la gentillesse qu'il faisait l'effort de démontrer apaisait le mental de la mère en détresse qu'était Louise. Il échangeaient sur leurs passés respectifs. Ben Levy semblait être un patriote, aussi bien pour l'un comme pour l'autre de ses deux pays d'origine. La belle brune trouvait cela admirable. Mais lui se dévalorisait.
- Tu as obéi aux ordres et j'imagine qu'il y avait une raison à ceux-ci.
Elle expliqua alors qu'elle avait eu la nationalité australienne après son mariage et plusieurs années de vie sur le territoire.
- Eh bien disons que puisque je vivais là, autant la prendre. Mais c'était de toute façon trop tard pour reprendre mes études.
Elle avait depuis longtemps perdu espoir de devenir chirurgien et même d'exercer la médecine. Quelle ironie alors que ce crash la rappelle à ses premières ambitions. Puis, comme le naturel que l'on chasse et qui revient au galop, Jordan revint dans ses pensées, avec la terrorisante idée de peut-être ne jamais le revoir. Mais immédiatement, la voix de Ben aida Louise à ancrer son esprit dans des pensées positives avant d'arguer qu'il savait de quoi il parlait. Surprise, Louise n'avait pu s'empêcher de chercher à comprendre ce mais immédiatement, il changea de sujet de et proposa de sortir de l'eau.
- Oh euh... D'accord.
Elle comprit qu'il devait s'agir d'un sujet sensible, alors elle n'insista pas. Elle nagea en direction du rocher où elle avait posé ses vêtements, légèrement à l'écart du mini campement improvisé. Il faisait encore chaud mais la lumière faiblissait. Sortant de l'eau, elle essaya d'enlever un maximum d'eau de sa peau à l'aide de grandes feuilles, puis enfila sa robe. Elle prit ses sous-vêtements qu'elle dec8dabde laver à l'eau avant de les remettre à sécher sur le rocher chauffé toute la journée par les rayons du soleil. Elle s'assit un instant pour regarder la végétation qui l'entourait. La nature était belle. Il était bien dommage qu'elle n'ait pas l'esprit assez serein pour en profiter.
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C’était un moment agréable, loin du tumulte du camp et du temps qui passe trop vite. Passer du temps avec une autre personne n’était visiblement pas si désagréable, et il fallait bien reconnaître à Louise quelques qualités en dehors de son apparence. Cette femme avait du caractère et du courage, mais elle n’en demeurait pas moins faillible. Ben lui-même ne pouvait rester inébranlable lorsqu’il s’agissait de sa famille. La mort de Sarah l’avait dévasté, et même aujourd’hui, il avait l’impression d’être submergé par la douleur. Il n’avait pas été présent pour elle et n’avait même pas pu la voir une dernière fois. Dans ces circonstances, faire son deuil était impossible, et il le portait chaque jour comme sa propre malédiction.
Penser à sa fille avait ébranlé la douce quiétude de la conversation qu’il avait avec Louise. Désireux de ne pas trop s’attarder sur ses pensées, le militaire proposa soudainement de quitter la cascade pour retourner près du feu. Sans ajouter un mot, il sortit de l’eau pour récupérer ses vêtements qu’il avait laissés sur le sol. N’étant pas pudique, il ne chercha même pas à se cacher pour se rhabiller, mais imagina sans mal la présence de l’Américaine qui nettoyait ses sous-vêtements. D’ailleurs, il imita son équipière d’un jour et prit le temps de laver son sous-vêtement. Rassurez-vous, bien qu’il ait enlevé son caleçon, il portait un pantalon et son t-shirt qui, malgré la forte chaleur, demeurait humide.
Après avoir nettoyé son bas, Ben le déposa près d’une autre pierre pour le faire sécher avant de revenir sur ses pas en se passant une main dans les cheveux pour y dompter les quelques mèches rebelles qui lui obstruaient la vision. Son regard se posa brièvement sur Louise qui finissait de s’habiller, mais sa robe collait à sa peau humide, dévoilant son corps à la lumière déclinante du jour. La vision était agréable, mais l’instant mal choisi pour de telles pensées. Après un bref moment, la mère d’un jeune adolescent s’assit et se mit à observer les environs sans grande conviction. Ben saisit l’opportunité pour remarquer son air triste et son incapacité à profiter de la beauté de la nature qui les entourait.
Le rustre récupéra les noix de coco et en ouvrit une avec précaution pour ne rien perdre de la précieuse boisson. Puis, il se rapprocha de Louise pour lui donner le fruit. « — Tiens, ça va te faire du bien ! Et viens près du feu, histoire de sécher plus vite. » Il tenta un semblant de sourire avant de s’en aller retrouver le feu qu’il alimenta presque aussitôt avec les quelques branches à disposition. Puis, il s’occupa de la seconde noix de coco et commença et se délecter du jus qui s’en écoulait à présent. Le crépitement des flammes était apaisant, mais l’ambiance était lourde. Ben demeurait silencieux, car incapable de savoir quoi dire.
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Louise Bennett
• Mutli-comptes : Kaya Hiroana
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• Age personnage : 42
• Orientation sexuelle : Hétérosexuelle
• Situation matrimoniale : Visiblement veuve
• Profession avant le crash : Gérante d'une agence de voyage
Louise avait cru déceler chez Ben une douleur similaire à la sienne, quand il avait dit savoir de quoi il parlait, et quand elle avait, de façon détournée, essayé de comprendre. L'israëlo-américain avaoit rapidement détourné le sujet et proposé de consommer les noix de coco rapportées par ses soins. Elle l'avait donc laissé rejoindre la rive avamt d'en faire de même, du côté de ses vêtements.
Après avoir enfilé sa robe déchirée sur le bas et déposé ses sous-vêtements sur la roche pour qu'ils sèchent après un petit lavage, elle s'était assise pour observer pensivement le paysage qui se déroulait sous ses yeux. Quand elle aurait retrouvé Jordan, elle l'emmènerait voir cet endroit, il lui plairait, c'était certain. Ben avait eu tort, elle ne l'enterrait pas déjà, au contraire, elle gardait espoir. Elle ne pouvait de toute façon pas penser à une autre issue. Elle en avait peur, elle le redoutait, mais elle refusait d'accepter que ce soit possible, sinon quoi son coeur de mère cesserait de battre.
Soudain, la voix désormais familière de Ben la coupa de ses pensées. Il lui tendait une noix de coco ouverte par ses soins et l'invitait à rejoindre le petit campement et le coin du feu. Il avait raison, l'air commençait à se faire frais avec la lumière du jour qui mourait. Une fois le coucher de soleil enclenché, la nuit tombait vite. Il était déjà reparti. Louise déposa précautionneusement la noix de coco avant de se relever, attrapant ses sous-vêtements déjà secs. Elle remit sa culotte, puis se défit du haut de sa robe pour remettre son soutien-gorge, avant de rajuster le tout, remettre ses chaussures et de rejoindre Ben, noix de coco en main.
- Merci, dit-elle en s'asseyant.
Elle prit quelques gorgées de lait de coco, un douceur qui lui fit du bien.
- Tu devrais t'en mettre sur les épaules, j'ai vu que tu avais pris un coup de soleil.
Elle ne savait plus trop que dire, elle avait peur de l'avoir vexé quelques minutes avant. Le regard de Louise se perdit dans les flammes qui dansaient devant elle, tandis qu'elle terminait de boire le contenu de la noix de coco. Elle sortit le couteau de fortune de son sac pour venir entailler la chair qui entourait la noix, afin de pouvoir briser cette dernière et recueillir le fruit comestible à l'intérieur. Elle avait vu que Ben avait rapporté plusieurs noix de coco, cela ferait des réserves pour le lendemain.
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There's a time that I remember, when I did not know no pain When I believed in forever, and everything would stay the same Now my heart feel like December when somebody say your name 'Cause I can't reach out to call you, but I know I will one day
Code by Laxy dunbar
Ben Levy
• Age personnage : 47 ans printemps
• Orientation sexuelle : Hétéro
• Situation matrimoniale : En face d'apprentissage
• Profession avant le crash : agent de terrain (pour le Mossad)
• Loisirs et passions : Le tir, la moto
• Feat. : Sean Maguire
• Points de survie : 3358
• Triggers : des bruits assourdissants, des souvenirs particuliers
• Warning : violence, meurtre, traumatismes, guerre
Ben était en proie à une douleur lancinante qui étreignait son cœur ; un rappel amer de la perte irréparable de Sarah. Cependant, il avait réussi à atténuer cette douleur avec le temps, malgré les cauchemars qui le hantaient encore. Pour fuir la mélancolie, il s’adonnait souvent à des aventures solitaires toujours plus audacieuses. Parfois, il acceptait de se joindre à d’autres explorateurs, mais il préférait la compagnie de ses pensées à celle des autres. Mais aujourd’hui, il avait dérogé à cette habitude en acceptant d’accompagner Louise.
Bien que de prime abord, il avait établi une certaine complicité avec elle dans l’eau, il se refermait à présent comme une huître. Il ne voulait pas paraître faible ni susciter la pitié de quiconque, d’où sa détermination à se prémunir contre les questions trop intimes. Et surtout, il cherchait à éviter de parler du plus grand drame de sa vie, la mort de Sarah, survenue dix ans plutôt.
Bien qu’il ait appris à vivre avec cette douleur, il savait qu’elle ne le quitterait jamais tout à fait. Elle faisait partie de lui, comme une cicatrice invisible qui ne cessait de le rappeler à l’ordre. C’est symboliquement qu’il posa sa main sur son cœur, tout en fermant les yeux un instant avant de revenir à lui.
Après avoir quitté son rocher, Louise s’était vite rhabillée pendant que Ben récupérait son t-shirt qui était presque sec. Mais le contact du tissu sur sa peau le fit grimacer. Son épaule était visiblement brûlée et il regrettait déjà de ne pas y avoir prêté attention plutôt. Il tâchait de ne rien laisser paraître, car Louise s’approchait du feu, une noix de coco à la main. Malgré le crépitement des flammes produisant un son apaisant, un léger malaise régnait entre eux. Heureusement, Louise relança l’échange en le remerciant, ce qui permit à Ben de répondre. « — De rien, c’est normal », répondit-il en prenant une gorgée de la noix de coco, un fruit qu’il détestait d’ordinaire mais qu’il avait appris à apprécier par défaut.
Alors qu’il commençait à gratter la chair de la noix de coco, Louise remarqua le coup de soleil sur l’épaule de Ben et lui conseilla d’appliquer du jus de coco pour soulager la brûlure. « — J’y penserai », répondit-il d’une voix lasse, conscient de sa mauvaise humeur et de la nécessité de faire un effort pour maintenir une conversation agréable avec Louise. Il soupira longuement et laissa sa noix de coco de côté un instant.
« — Je suis désolé », dit-il en regardant Louise. « — Je n’aurais pas dû insinuer qu’il n’y avait pas d’espoir. Mes paroles étaient maladroites et je m’en excuse. Je ne suis pas très optimiste de nature, mais je vais essayer de faire un effort pour voir le verre à moitié plein. » Il reprit sa noix de coco et continua à gratter l’intérieur pour en extraire la chair, tout en observant les flammes crépiter. La chaleur du feu et l’ambiance apaisante de la nuit tropicale semblaient adoucir son humeur sombre.
« — Je prendrai le premier tour de garde si tu veux. »
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Le dialogue s'était peu à peu réinstauré. Louise était revenue près du feu qu'elle avait fait partir quelques dizaines de minutes auparavant, savourant une noix de coco cueillie par les soins de Ben. Elle l'avait remerciée et il était sorti de son mutisme. Qu'avait-elle dit de mal pour qu'il ait fui ainsi ? Sans doute que lui aussi avait eu une situation un peu similaire. À vrai dire, suite au crash, peu étaient les personnes qui n'avait perdu personnes. Beaucoup avaient perdu leurs conjoints, parents, enfants, c'était tragique au possible. Peut-être que Ben aussi avait quelqu'un qu'il aimait à bord et que sa perte l'avait rendu solitaire ? Louise coupa court à ses spéculations, elle ne voulait pas faire cela. Elle avait de toutes façons d'autres choses auxquelles pensées. Ayant remarqué plus tôt les rougeurs sur les épaules de Ben qui avait sûrement dû arpenter l'île torse nu au mauvais moment de la journée, elle lui avait conseillé d'appliquer un peu de lait de coco dessus pour hydrater.
- Tu devrais pas trop attendre, sinon tu vas avoir des cloques.
L'eau de la noix de coco avait redonné des forces à Louise qui, elle aussi, s'affairait à récupérer un peu de chair du fruit. Ben reprit alors la parole et elle leva les yeux vers lui, touchée par ses propos.
- J'ai pas trouvé que tu étais pessimiste, j'avais plutôt l'impression que tu voulais m'empêcher de l'être. Je te remercie pour ce que tu fais. Et je regrette de t'avoir traité de con arrogant. C'est pas ce que tu es.
Le soleil était à présent bien caché derrière la coline et la nuit pointait le bout de son nez. Il proposa alors de prendre le premier tour de garde.
- Je ne vais pas dormir de toute façon, je peux tout aussi bien le prendre. C'est comme tu veux.
Elle ne voulait rien lui imposer, il était déjà gentil de rester avec elle de son plein gré pour l'aider dans sa recherche, Louise se voyait donc mal exiger quoi que ce fut. Les bruits de la nuit commençaient à faire leur apparition, c'était doux mais inquiétant par moments aussi. Les petits animaux nocturnes sortaient de leur létargie et vaquaient à leurs occupations, faisant entendre le bruissement des végétaux sur leur passage.
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Ben observait avec une attention particulière les flammes qui dansaient et crépitaient harmonieusement dans l’espace circulaire qui leur était alloué. Le jour vivait ses derniers instants au loin, emportant avec lui les derniers rayons d’un soleil poussé à la léthargie pour les prochaines heures à venir. Bien que des félins et autres créatures peu enclines à sociabiliser avec l’humain soient présents, tout semblait si calme et apaisant. Cependant, Louise avait remarqué l’épaule rougie de Ben lorsqu’il avait essayé d’enfiler son t-shirt. Elle s’en était préoccupée, mais Ben avait considéré que c’était juste un stupide coup de soleil et avait écouté poliment son conseil. Il se fichait pas mal de ce coup de soleil, mais il ne voulait pas paraître désagréable ou hostile envers elle.
Étrangement, Ben ne voulait pas la blesser par son comportement. Jusqu’à présent, il n’avait pas cherché à se faire des amis, mais il se rendait compte qu’avec Louise, il n’y avait pas de mal à se montrer agréable. Il avait donc présenté des excuses pour son pessimisme à peine voilé, ce qui avait surpris la mère de Jordan qui avait à son tour présenté des excuses. « — Pourtant, je n’ai pas l’impression de faire grand-chose. Mais au moins, ça fait plaisir de savoir que je ne suis plus un con arrogant », avait-il ajouté avec une petite pointe d’humour, ce qui était rare pour lui. Il s’était ensuite proposé pour le premier tour de garde, reprenant rapidement son sérieux.
« — Tu devrais te reposer, même si je sais que ce n’est pas ce que tu as envie d’entendre », lui dit-il délicatement. Ben commençait à comprendre que la jeune femme revêtait un caractère affirmé et qu’il faudrait plus que des mots pour la convaincre. Cependant, il ne voulait rien lui imposer. « — On peut s’allonger sur la paillasse, ça ne t’engage à rien ! » La jeune femme accepta finalement et ils s’allongèrent côte à côte, regardant le ciel se parer peu à peu des étoiles qui le tapissaient. Les flammes du feu crépitaient doucement, et au loin, quelques bruits d’animaux se faisaient entendre. La nature reprenait petit à petit ses droits, et les créatures qui avaient peur d’être chassées pendant la journée commençaient à sortir de leur cachette.
Ben décida de briser le silence. « — Quand j’étais enfant, j’adorais aller près du lac, à cinq minutes en vélo de chez mes parents. À côté, il y avait une clairière où je m’installais dans l’herbe pour regarder le soleil se coucher. J’adorais voir les étoiles apparaître progressivement dans le ciel, alors que le soleil disparaissait à l’horizon. C’était magnifique, avec toutes ces couleurs dans le ciel, surtout ce petit dégradé de bleu foncé et d’orange. »
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Contrairement à ce qu'il avait laisser paraître de lui au départ, Ben était finalement très bienveillant. Dans la situation de détresse dans laquelle elle se trouvait, Louise avait vraiment besoin de douceur, et finalement, son nouvel acolyte parvenait à lui faire penser brièvement à autre chose que la disparition de son enfant. Elle ait même eu la force de boire le contenu de la noix de coco et d'en grignoter un peu du fruit. Ils échangèrent encore quelques mots pour renouer le dialogue qui s'était quelque peu interrompu suite à la question de l'américaine, qui avait alors compris que Ben n'était pas le genre à étaler son passé. Puis il lui suggéra le repos.
- C'est pas vraiment que je ne veux pas... Je sais qu'il le faudrait. C'est juste que je ne parviens pas à trouver le sommeil. Mais sait-on jamais.
Puis, contre toute attente, Ben se livra sur quelque chose. Louise avait suivi son conseil t s'était allongée sur la paillasse à côté de lui. Elle l'écouta parler de ce petit Ben enfant qui aimait regarder les étoiles à la nuit tombée. Un léger sourire naquit sur les lèvres de l'ancienne agente de voyage qui, machinalement, chercha les étoiles du regard. Et effectivement, alors que le soleil s'était définitivement caché jusqu'au lendemain, les constellations scintillaient dans le ciel.
- Tu as raison, c'est vrai, on ne prend pas assez le temps de les observer.
Elle se surprit altos à apprécier cette vision nocturne du ciel étoilé. Et cetait apaisant, si bien qu'après quelques dizaines de minutes, bercée par le crépitement du feu à côté, Louise finit par s'endormir. Elle était épuisée et son corps se rappelait gentiment à elle. D'autant qu'elle se sentait en sécurité avec Ben à côté d'elle. Après une heure environ, le feu mourait peu à peu, et Louise se mit à grelotter, sans pour autant se réveiller, trop fatiguée pour laisser le seul froid l'arracher aux bras de Morphée. Dans ses rêves, elle voyait de grandes étendues de neige, avec du blizzard qui s'abattait sur elle sans vergogne. Machinalement, dabs la réalité, elle se recroquevilla sur elle-même.
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Il se passait quelque chose d’étrange entre Ben et Louise. Cela faisait bien longtemps que Ben n’avait pas éprouvé de plaisir à partager un moment convivial avec un autre naufragé. Avec les autres, il se sentait obligé de faire quelques concessions pour paraître un tant soit peu sociable, mais avec Louise, il n’avait nul besoin de se forcer. Tout semblait venir naturellement, comme si cette femme parvenait à le canaliser, voire à l’apaiser. Cependant, il n’oubliait pas les questions maladroites et les sujets qui le sont tout autant. Parler de son passé était un calvaire qu’il ne voulait imposer à personne, encore moins à une femme transie de détresse suite à la disparition de son fils. La douleur de perdre un enfant est atroce, ce n’est pas dans l’ordre des choses et aucun parent ne devrait être amené à connaître cette souffrance. « Pourvu que le gamin soit encore en vie ! » pensa-t-il.
Conscient d’avoir été trop rustre en mettant un terme à la conversation, Ben tâcha de se rattraper. Après s’être allongé sur sa paillasse d’infortune, il accepta de se livrer un peu en racontant un souvenir de son enfance. Ce n’était pas grand-chose, mais de toute évidence, ça lui faisait du bien, autant à lui qu’à Louise. Il était heureux de se souvenir de ce petit instant et de la plénitude ressentie par le petit Ben qui observait jadis les étoiles avec grand intérêt. Il se surprit même à sourire en croisant le regard de son binôme d’infortune. « --C’est vrai, on a tendance à oublier que les choses les plus simples sont celles qui nous font le plus de bien. »
Le cadre aurait pu paraître idyllique dans d’autres circonstances. Les flammes continuaient de crépiter harmonieusement au sein du foyer qui leur était destiné, tandis que Louise s’endormait progressivement. Ben ne s’en offusqua pas, bien au contraire. La jeune femme avait besoin de repos pour tenir, contrairement à ce qu’elle laissait entendre. Et le voir ainsi abandonner à Morphée fit sourire Ben, qui s’empressa de nourrir le feu pour que sa complice ne prenne pas froid. Il reporta ensuite son attention sur le ciel et les quelques étoiles qui se présentaient à lui. Il avait l’intention de veiller, mais de toute évidence, il fut à son tour pris dans les filets oniriques de Morphée qui ne se fit pas prier pour venir le chercher.
Plusieurs minutes s’écoulèrent, emportant Ben loin de toute réalité. Le feu, négligé, mourait peu à peu, rafraîchissant considérablement l’atmosphère sans qu’aucun des deux ne puisse y remédier. Le sommeil de Ben, bien que profond, était troublé comme à chaque fois qu’il faisait des cauchemars. Des voix lointaines s’élevaient sans qu’il puisse les identifier. Son cœur cognait rudement sa poitrine, tandis que son corps était assailli par la chair de poule. Le danger était imminent, il le sentait alors qu’il avançait dans ce qui lui semblait un couloir. Une sonnerie retentit dans le couloir, suivi d’une nuée d’adolescents qui firent leur apparition. Hors de son sommeil, Ben bougeait beaucoup et marmonnait des phrases incompréhensibles. Soudain, un premier coup de feu éclata et l’agent du Mossad se retrouva derrière sa lunette de visée en plein désert. Une autre sonnerie, similaire à celle du lycée, retentit de nouveau. Puis, c’est le visage de Sarah qui apparut dans la cible du militaire qui tira.
« — NON !!! SARAH !!! »
Ben se redressa en sueur, les battements de son cœur résonnant encore dans ses oreilles. Il scruta son environnement, cherchant à reprendre contact avec la réalité. Il inspira profondément, tentant de se calmer et de retrouver son calme. Cependant, il se rendit compte que ces cauchemars étaient de plus en plus fréquents et violents, et qu’ils avaient commencé à prendre un lourd tribut sur sa santé mentale et physique. La peur et la douleur étaient palpables sur son visage alors qu’il se rappelait des détails de son cauchemar. Les images de Sarah, son visage figé dans la mort, hantaient encore son esprit. Il ferma les yeux, cherchant à chasser ces souvenirs déchirants.
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Si Louise n'en avait pas eu l'intention, elel s'était finalement endormie, et c'était probablement grâce à Ben, sa présence rassurante, son idée d'observer les étoiles, une activité apaisante que la jeune femme n'avait plus pris le temps de faire depuis bien longtemps. Ses pensées s'étaient alors autorisées à voler vers d'autres cieux que ceux obscurcis par l'angoisse omniprésente de ne plus revoir son fils. L'américaine s'était endormie, caressée par la chaleur des flammes. Mais après quelques heures, la fraîcheur de la nuit tropicale avait repris ses droits et le feu n'ayant pas été entretenu, il peinait à garder de sa vigueur. La jolie brune grelottait mais ne se réveillait pas pour autant. Ses rêves étaient sombres et tenaient davantage du cauchemar que du doux songe onirique. Le froid de la réalité s'incrustait sans le rêve, si bien qu'elle se sentait frigorifiée de toutes parts, rendant ses angoisses plus présentes encore et la faisait grelotte. Le temps passa ainsi un long moment avant que quelque chose ne commence à réveiller Louise. Ce n'était pas le froid, ni la lueur du jour puisque celui-ci n'était pas encore près d'arriver. Non, ce fut du mouvement. Réflexe de maman, automatiquement, elle ouvrit les yeux et se tour à vers Ben qui semblait avoir un sommeil agité. Elle se redressa avant de soudain l'entendre hurler le prénom d'une femme, Sarah. Il avait l'air terrorisé. Le cœur serré par l'empathie, Louise attrapa la main de son comparse.
- Ben, réveille-toi, souffla-a-t-elle avec douceur. Tu fais un cauchemar, réveille-toi, tout va bien.
Elle essayait de se montrer rassurante mais elle le voyait, le corps transit et saisi par l'émotion violente qu'il vivait dans son cauchemar. Ses beaux yeux bleus seraient finalement ouverts. Louise eut de la peine pour lui et posa son autre main sur sa joue.
- Ça va aller ? demanda-t-elle doucement.
Elle essayait de se montrer rassurante, elle voyait bien qu'il avait vécu quelque chose de terrible. Elel attendit que sa respiration se calme avant de relâcher sa main pour alimenter le feu qui était sur le point de mourir. Pauvre Ben... Il a dû vivre des choses terribles...
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Le prénom de sa défunte fille résonnait encore dans sa mémoire troublée. Ainsi, il venait de se réveiller en sursaut, désorienté, car incapable de savoir s’il demeurait prisonnier de son rêve ou si enfin la réalité se rappelait à lui. Ses poils se hérissèrent, tandis que, malgré la froideur de l’atmosphère, quelques gouttes de sueur perlaient de son front. Il était à bout de souffle, haletant, comme s’il venait de courir à toute vitesse, comme s’il était traqué et que cela demeurait sa seule solution pour échapper à ses propres démons.
« — Louise ? » Elle était à ses côtés et venait de saisir sa main tandis qu’il reprenait peu à peu pied. C’est la première fois que quelqu’un se trouvait à ses côtés et assistait donc à l’une de ses terreurs nocturnes. Il l’avait probablement réveillé avec ses mouvements et son appel désespérant. Le voilà rendu à se sentir bête et coupable de lui faire endurer un spectacle aussi médiocre. Mais alors qu’il cherche à fuir son regard, le contact de sa main contre sa joue l’incite au contraire, à lui accorder toute son attention. Voilà bien longtemps qu’on ne l’avait point gratifié de tant de douceur dans un seul geste.
Ben ressentait un profond soulagement en présence de Louise, comme s’il avait enfin trouvé un havre de paix dans cette mer de cauchemars. Il était reconnaissant de sa présence et de sa patience envers lui. Malgré tout, il ne pouvait s’empêcher de ressentir une certaine gêne et de la culpabilité pour avoir causé un tel dérangement à son binôme. Cela faisait longtemps que personne n’avait pris soin de lui de cette manière et il ne pouvait nier être touché. Ainsi, de longues secondes s’écoulèrent sans que Ben prononce le moindre mot, il regardait Louise ; un regard emplit d’une grande tristesse qui trahissait tout les maux qui hantaient encore le soldat même après tout ce temps. Sa respiration s’apaisait malgré tout, tout comme la cadence infernale de son rythme cardiaque. Aussitôt, l’agent de voyage retira sa main pour s’occuper du feu, qui, faute d’entretien, était en train de périr sous leurs yeux.
« — Excuse-moi de t’avoir réveillé. D’ailleurs, je n’aurais pas dû m’endormir et laissé le feu sans surveillance. »
Les cauchemars de Ben avaient commencé peu de temps après le décès tragique de sa fille, et depuis lors, ils ne l’avaient jamais abandonné. Chaque nuit, il était tourmenté par des visions de sa fille, de plus en plus terrifiantes et de plus en plus déchirantes. Parfois, il se réveillait en larmes, parfois en criant, parfois les deux. Et puis il y avait les autres cauchemars, ceux qui le ramenaient au cœur de ses missions passées, avant de se retrouver enserré sous terre, torturé par une milice terroriste. Le crash n’avait fait qu’ajouter de l’huile sur le feu, et notre soldat en était venu à craindre l’heure du coucher lui qui n’avait plus rien pour amoindrir la douleur fantôme d’un membre qui l’était tout autant, son cœur.
« — C’est ma fille », commença-t-il d’une voix incertaine, conscient que ses cauchemars devenaient de plus en plus intenses et envahissants. La douleur et la tristesse qu’il portait depuis la perte de sa fille semblaient de plus en plus lourdes à mesure que les cauchemars s’accumulaient, ajoutant à sa charge déjà insupportable. « — Depuis le crash, mes cauchemars se sont intensifiés. Je préfère éviter les interactions avec les autres pour ne pas être amené à partager mon passé douloureux. Les cicatrices de l’âme sont souvent invisibles, mais je peux t’assurer qu’elles sont bien présentes. » Il détourna le regard, pris d’une certaine gêne en entendant ses propres paroles. C’était la première fois en plusieurs années qu’il évoquait sa fille, et contre toute attente, la gêne se dissipa pour laisser place à un sentiment moins oppressant qui l’incita à continuer sur cette voie.
« — Sarah signifie “princesse” en hébreu. C’était aussi le prénom de ma mère, la femme la plus importante de ma vie. Quand j’ai su que j’allais avoir une fille, il m’a paru évident de l’appeler Sarah. Ma mère était la personne la plus importante de ma vie, et ma fille était tout mon univers. Elle aurait eu vingt-cinq ans maintenant. Je suis presque certain qu’elle serait devenue une femme formidable si un dégénéré armé jusqu’aux dents n’avait pas décidé de lui ôter la vie en entrant tranquillement dans son lycée. C’était ma dernière mission sur le terrain, je le lui avais promis. » Il avait le regard perdu dans le vide. Son visage reflétait une profonde tristesse et une grande détresse émotionnelle, comme s’il revivait la douleur de sa perte en ce moment même. Que pouvait-il dire de plus après ça ?
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le cri poussé par Ben était terrifiant d'émotion, Louise l'avait senti jusque dans ses tripes. L'ancien militaire avait sans doute un lourd passé qui le tiraillait. L'américaine avait réussi à réveiller son comparse de son cauchemar, du mieux qu'elle avait pu et avec le plus de douceur possible. Son regard perdu et paniqué avait serré son cœur et elle avait tenté de le rassurer en prenant sa main et posa sa main sur son visage et comme elle le faisait avec son propre fils quand, plus jeune, il était en proie à des cauchemars. Quand elle constata qu'il commençait à se calmer et reprendre son souffle, elle s'activa à relancer le feu tandis que le son de la voix de Ben se faisait entendre.
- Eh, tu ne vas pas t'excuser quand même ! Tu as le droit de te reposer. Tout va bien, ne t'inquiète pas.
Elle n'osait pas lui poser de questions, car ça avait l'air douloureux pour lui, mais il sembla décidé à parler de lui-même, alors, elle se tourna vers lui pour l'écouter avec attention. Elle apprit donc que la prénommée Sarah était sa fille et que Ben était en proie à des cauchemars, plus présents encore depuis le crash. Louise hocha la tête, elle aussi, cet événement l'avait remuée. Mais pour Ben, c'était pire encore qu'un traumatisme ponctuel. Son trauma était plus ancien, et au fil des mots de son compagnon d'infortune, elle comprit que la jeune Sarah était décédée. Elle sentit son cœur se briser et les larmes monter jusqu'à ses globes oculaires. Aussitôt, elle posa sa main sur le bras de Ben. Elle était extrêmement touchée par cette histoire.
- Oh mon dieu, Ben, je suis tellement désolée d'entendre ça... Je... Qu'est-ce que je peux faire pour t'aider à aller mieux ?
Il semblait évident que rien, hormis le temps, ne pourrait alléger sa peine, ce chagrin incommensurables et inacceptable que représentait la perte d'un enfant. La douleur serait toujours présente, mais il apprendrait à vivre avec.
- Tu veux me parler de ta belle Sarah ? Penser aux bons souvenirs pourrait peut-être te faire du bien ?
Louise commençait à comprendre pourquoi Ben se comportait comme un rustre à présent. À présent, tout était clair. Il n'était pas un mauvais bougre, loin de là, il était juste anéanti par la douleur de la perte de son enfant et ne voulait pas se lier aux autres à cause de ses cauchemars.
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Je te cherche, pour toi j'irai partout.
There's a time that I remember, when I did not know no pain When I believed in forever, and everything would stay the same Now my heart feel like December when somebody say your name 'Cause I can't reach out to call you, but I know I will one day
Code by Laxy dunbar
Ben Levy
• Age personnage : 47 ans printemps
• Orientation sexuelle : Hétéro
• Situation matrimoniale : En face d'apprentissage
• Profession avant le crash : agent de terrain (pour le Mossad)
• Loisirs et passions : Le tir, la moto
• Feat. : Sean Maguire
• Points de survie : 3358
• Triggers : des bruits assourdissants, des souvenirs particuliers
• Warning : violence, meurtre, traumatismes, guerre
Ses cauchemars étaient devenus encore plus virulents depuis le crash. Il rêvait souvent de sa fille, mais il revivait également les moments traumatisants qu’il avait vécu en tant que prisonnier de guerre en Irak. Il se demandait souvent comment il avait réussi à survivre à ces épreuves, et s’il avait été sauvé grâce à l’aide de son père. Cette pensée le faisait douter de l’affection de son père pour lui et de son désir de le retrouver. Cependant, à mesure qu’il retrouvait son équilibre, ces questions s’évaporaient, laissant place à un désir de se libérer de son fardeau. Étrangement, il avait soudainement ressenti le besoin de se confier à Louise. Puisqu’elle avait entendu son cri pour sa fille, il avait décidé de lui raconter une partie de son histoire, la plus douloureuse qui soit.
À mesure qu’il se perdait dans son récit, la main de Louise se rapprochait de lui et finissait par se poser sur son bras. Cette simple action l’incitait à lever les yeux et à croiser le regard de la belle brune, visiblement touchée par l’histoire qu’elle venait d’entendre.
« — Non, » répéta le militaire, sa mâchoire serrée. « — Pas besoin de t’excuser. » Il ne voulait pas être pris en pitié, mais se retint de le dire pour ne pas briser le lien fragile qui les unissait. « — Malheureusement, il n’y a rien à faire. On ne peut pas revenir en arrière. On doit vivre avec la douleur et avancer un jour à la fois. Mais ça fait toujours mal. » Son regard se perdait dans le vide, se rappelant les moments où, terré sous terre, le visage, le sourire et la voix de Sarah revenaient à lui pour l’inciter à continuer de se battre. Mais cela faisait bien longtemps qu’il avait abandonné cette lutte.
« — C’est ironique quand j’y pense. Je pensais que Los Angeles serait ma nouvelle chance, un nouveau départ. Mais je crois que c’était juste une excuse pour fuir mes problèmes. » Son regard vide se posa sur Louise. « — Je ne suis pas fier de ça, mais je suis devenu accro à l’alcool pour faire face à toutes ces semaines de captivité et au stress post-traumatique qui a suivi. Si ça n’avait pas été LA, ça aurait été autre chose. Mais je ne peux pas revenir en arrière, seulement avancer et essayer de me reconstruire. »
« — Ne le prends pas mal, mais parler d’elle ne me fera pas de bien. Cela ne fera que me rappeler à quel point elle me manque et à quel point ma vie a changé depuis sa disparition. C’est comme si une partie de moi était partie avec elle. » Il prit une profonde inspiration avant de continuer. « — Perdre un enfant est la chose la plus difficile que j’aie jamais vécue. Cela m’a poussé à faire des choses peu glorieuses, et je ne suis pas fier de cela. Après sa mort, je me suis renfermé sur moi-même et j’ai perdu tout intérêt pour la vie. Mais je ne veux pas t’inquiéter avec mes problèmes. »
Il croisa le regard de son interlocuteur et se sentit soudain désolé de lui avoir raconté tout cela. Habituellement, il n’était pas du genre à s’ouvrir ainsi. Il se passa une main sur le visage et soupira avant de continuer : « — Je suis désolé d’avoir plombé l’ambiance. Ce n’était pas mon intention. »
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Louise Bennett
• Mutli-comptes : Kaya Hiroana
• Selfie :
• Age personnage : 42
• Orientation sexuelle : Hétérosexuelle
• Situation matrimoniale : Visiblement veuve
• Profession avant le crash : Gérante d'une agence de voyage
L'histoire personnelle de Ben était des plus tragiques, et l'empathie naturelle de Louise prenait le dessus, faisant ressortir sa sensibilité à fleur de peau. Ce fut donc les larmes aux yeux qu'elle écoutait son acolyte s'épancher sur son passé et la douloureuse perte qu'il avait subie, la pire de toutes : la chair de sa chair. La brunette ne pouvait que trop bien savoir la douleur que c'était, son propre fils avait disparu, sauf que pour elle elle il subsistait encore un espoir, certes infime, mais il était bien là et elle s'y accrochait de toutes ses forces.
Elle décida de porter toute son attention sur Ben pour l'aider avec ce fardeau qu'il portait au quotidien dans le plus grand secret, puisque personne n'était au courant sur l'île. Et pour cause, il n'était visiblement pas très sociable. Louise acquiesça quand il declara qu'il n'y avait rien à faire hormis vivre avec la douleur. Elle le savait. Elle le laissa parler et apprit qu'il avait aussi des problèmes d'alcool.
- Et ça va ? Tu gères comment le manque ?
Elle avait vu des personnes en pleine crise lors de ses études de médecine et ce n'était pas joli à voir. Mais là, cela faisait plusieurs mois qu'ils étaient sur l'île, Ben avait donc eu le temps de se désintoxiquer. Il ne voulait plus parler de Sarah, disant que cela lui ferait plus de mal qu'autre chose. Louise hocha la tête.
- Pas de souci, c'est comme tu veux. L'important c'est que tu te sentes... Disons le moins mal possible. Écoute, commença-y-elle en se remettant face à lui. On n'est peut-être pas à L. A, mais on est quand même quelque part. Tu peux l'avoir ici, ton nouveau départ. Et puis, c'est pas bon de tout garder pour soi, alors ne t'excuse pas d'en avoir parlé. Tu ne peux pas tout gérer et encaisser tout seul. Déjà, c'est triste, et en plus c'est dur. Je veux bien être là pour toi. Comme je te l'ai dit hier, on est tous dans une situation précaire, il faut se serrer les coudes. Qu'est-ce que tu en penses ?
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Le protagoniste passa sa main dans ses cheveux, puis sur son visage avant de pousser un soupir. Il réalisa que cela faisait bien longtemps qu’il n’avait point évoqué ces maux qui le rongeaient de l’intérieur, à petit feu. Autrefois, à une époque révolue, il aurait considéré cela comme de la faiblesse. En effet, son père n’était pas un homme qui tolérait l’expression des émotions. Ce dernier, dont la vie n’avait pas été facile, s’était convaincu que se défaire de ses émotions était la meilleure manière de se préserver. A présent, Ben prenait le temps de considérer les choses différemment. Les naufragés avaient vécu sur cette île pendant des mois sans voir le moindre avion dans le ciel ni le moindre bateau à l’horizon. Une autre vie se développait ici, et ainsi, l’on pouvait aisément considérer le fait de repartir à zéro comme une véritable alternative. Mais Ben peinait à trouver sa place, tant la sociabilité lui faisait défaut. Il ne désirait pas parler de lui et encore moins de ce passé douloureux qu’il venait pourtant de faire revivre, bien malgré lui, l’espace d’un instant.
Il percevait facilement, au regard de Louise, que la narration de son interlocuteur suscitait en elle une vive émotion. Comment en effet ne pas l’être, lorsqu’on est mère et confrontée à la disparition de son enfant ? Le militaire chevronné évoquait ensuite, avec une sincérité désarmante, les démons qui le rongeaient à mi-mots. « — Au début, c’était très difficile. Lorsque la fièvre vous réveille la nuit et que tout votre corps tremble, les médicaments sont là pour vous soutenir. Toutefois, je n’ai jamais été un enfant de chœur. Mais faute de mieux, j’ai dû serrer les dents. Je pourrais me réjouir d’être sobre depuis si longtemps, mais avec l’alcool ou les médicaments, j’arrivais à anesthésier la douleur et à oublier la perte, ne serait-ce qu’un instant. Maintenant, sans cela, je dois faire face à la réalité, et ce n’est pas toujours aisé. La nuit, je suis assailli par sa voix, son sourire. Puis, je suis rattrapé par mes actes. Bref, je ne suis pas certain que les autres souhaiteraient côtoyer un individu comme moi. »
Il refusait également d’évoquer sa fille, la douleur étant encore trop vive, ce que Louise semblait comprendre, du moins l’espérait-il. Car il se voyait mal la repousser sèchement si elle cherchait à le convaincre d’une quelconque façon. Mais il était clair que la jeune femme avait de la détermination. Elle se remit donc face à Ben, qui leva un sourcil, curieux d’entendre ce qu’elle avait à dire, malgré une légère méfiance.
« — Écoute, je sais que tu ne penses pas à mal. D’ailleurs, je suis prêt à parier que tu es le genre de personne à toujours voir le positif chez les autres. Mais moi, je ne fonctionne pas ainsi. Je ne veux pas susciter de la pitié ou qu’on sorte les violons. Je n’ai pas envie de faire ami-ami avec tout le monde. Ce n’est pas ma personnalité. Cependant, je ne peux pas nier que je trouve ta présence agréable », déclara-t-il finalement.
C’était typique de Ben de ne pas prendre des pincettes, et il ne s’en cachait pas. « — Ouais, je suis du genre à mettre les pieds dans le plat. Mais je mentirais si je disais que nos échanges m’ennuient plus que tout. Donc, peut-être que je suis prêt à fournir des efforts pour toi, mais uniquement pour toi. Il ne faudrait pas abuser non plus. Je suis une tête de mule, et cela ne changera pas. »
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Rares étaient les personnes à avoir vécu autant de drames que Ben. Perdre son enfant, avoir été emprisonné et vu des horreurs, puis avoir été dépendant à l'alcool et pour finalement, comme les autres ici présents sur l'île, se retrouver survivant d'un crash d'avion, c'était clairement inhabituel. L'ex militaire s'était livré sur ce passé douloureux, suscitant la compassion, et non la pitié, de Louise. Celle-ci était touchée et surtout elle espérait, peut-être égoïstement, ne pas avoir à traverser la même épreuve. Mais Jordan ne pouvait mourir... La suite du soliloque de Ben lui tira un sourire en coin.
- Qu'ils le veuillent ou pas, tu es là toi aussi. C'est ainsi. On est tous sur la même île. Alors ils feront avec le rustre solitaire, c'est tout.
Il reprit la parole après qu'elle se soit tournée vers lui en essayant de lui tendre la main. Il semblait se renfrogné un peu. Elle haussa un sourcil.
- Si je pouvais, je t'offrirais bien un dictionnaire pour te montrer la différence en pitié et compassion. Tu ne suscites pas la pitié, OK ? Alors arrête de te renfermer à cause de ça, c'est ridicule. Tu as vécu des choses très dures, et en souffrir est normal, tu en as le droit. Mais ça ne suscite pas la pitié. Je suis admirative de ton courage. Tu es toujours là malgré tout ça. Je pense que tu peux être fier de toi. Oui tu as cédé à des choses pas très glorieuses comme l'alcool, mais aujourd'hui, ce n'est plus le cas. Certes tu n'as pas le choix mais regarde, tu l'as ton nouveau départ.
Louise ne put s'empêcher de rire quand il termina en disant qu'il appréciait sa présence. La première fois depuis la disparition de Jordan que son rire résonnait.
- Tu m'en vois flattée, monsieur Lévy. Ta présence n'est pas aussi désagréable que tu tentes de le faire croire. Je vais te dire une chose : ce que tu m'as confié, je le garderai pour moi. Et tu n'es pas obligé de le raconter aux autres, tu dis ce que tu veux a qui tu veux. Côtoyer d'autres personnes ne veut pas dire leur raconter toute ta vie. Mais on ne peut pas vivre en ermites. L'humain est un animal sociable de nature. Et puis comme je disais, t'es pas forcé de raconter ta vie à tout le monde, ni même de leur parler. Tu crois qu'à Sydney j'ai raconté à mes voisins que mon mari me trompait et que mon fils était souvent convoqué chez le proviseur ?
Elle secoua la tête en soupirant. Malgré tout, elle aurait préféré retourner à cette époque où elle savait Jordan en sécurité.
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Dernière édition par Louise Bennett le 10.03.23 19:52, édité 2 fois
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Ben observait Louise avec attention. Elle avait réussi à lui faire baisser sa garde l’espace d’un instant. Il se demandait s’il regrettait de s’être confié à elle, mais étrangement, il ne le ressentait pas, bien que, au début, il avait l’impression qu’elle le prenait en pitié. Elle aussi l’observait, mais peut-être moins intensément que lui. Une certaine intimité s’installait entre eux, ce qui surprenait Louise qui laissait habituellement ses émotions l’emporter. Ben se sentait privilégié d’avoir droit à son léger sourire.
« — Faire avec… Cela devrait devenir le nouveau leitmotiv du camp, non ? » lança-t-il comme ça, avant de se renfrogner en pensant à haute voix que Louise pouvait le prendre en pitié. Sa supposition ne tomba pas dans l’oreille d’une sourde, à en juger par la salve verbale qu’elle lui envoya. Ben écouta sans broncher avant d’être surpris par les paroles de la mère de famille.
« — C’est bien la première fois que je me prends ce genre de soufflante », répondit-il légèrement. « — Je ne suis pas sûr d’en être fier. Jusqu’à présent, je me suis contenté de survivre. » Il marqua une pause avant de plonger son regard dans celui de Louise. « — Mais je n’ai pas le droit de me comporter comme ça, comme un odieux connard. Et pour le coup, c’est toi qui es courageuse. Tu restes forte et positive malgré l’épreuve que tu traverses. C’est moi qui t’admire. » Il décida alors de ne pas alourdir l’échange en parlant de la réalité actuelle, mais fit savoir à l’Australienne d’adoption qu’il appréciait sa présence avec ses mots à lui. Ce qui la fit rire avant qu’elle ne réponde à son tour.
« — Je me serais senti con si tu m’avais avoué ne pas m’aimer. Bon écoute… » Ben se tut un instant pour prendre une grande inspiration. Ce n’était pas facile pour lui, mais il était prêt à faire des efforts. « — Je ne suis pas un animal sociable de nature, mais je peux essayer. Tant que je n’ai pas besoin de raconter ma vie, ça devrait aller. Par contre, si je peux me permettre, puisque tu en parles, ton mari est… était le dernier des cons. Je sais qu’en de telles circonstances, je devrais m’abstenir, mais je ne suis pas ce genre de type. Il a vraiment merdé. Quelqu’un qui arrive à voir du bien partout, même avec un rustre comme moi, ne peut qu’être une bonne personne. Tu veux en parler ? Non, oublie, c’est trop intrusif. Excuse-moi ! Mais il n’empêche que ce trou du cul a merdé. C’était un trou du cul au moins ? »
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Il avait réussi un exploit incroyable : faire rire Louise. Oh en temps normal, l'américaine était de bonne composition souriante, le cœur sur la main, toujours prête à rire, positive. Mais avec la disparition de Jordan voilà plusieurs jours, elle n'était plus que l'ombre d'elle-même s'accrochant à l'idée fixé de le retrouver. Et voilà que Ben avait débarqué sur sa route avec ses gros sabots. Contre toute attente, il l'avait beaucoup aidée. Il était présent et a sa manière, lui apportait un certain réconfort. Il avait vécu des choses terribles et inimaginables et était toujours pour en parler, il s'était relevé de ces épreuves. Lui ne semblait pas l'entendre de cette oreille mais pour Louise il s'agissait d'une preuve de courage. Elle-même ne savait pas si à sa place elle n'aurait pas baissé les bras. Alors elle le lui avait fait entendre, parce que ça lui paraissait important qu'il en prenne conscience. Il était toujours là, il avait surmonté l'insurmontable. Elle secoua la tête avec léger sourire.
- Il en faut beaucoup pour que je n'aime pas quelqu'un. Toi, tu es quelqu'un de bien, je le sens. Disons que tu as ta façon de dire et faire les choses. On est tous différents tu sais, c'est OK.
Sans le vouloir de en voulant l'un montrer qu'il pouvait faire preuve de sociabilité sans pour autant révéler des choses qui le hantaient, c'était ce qu'elle venait de faire. La fatigue sans doute. Toujours était-il qu'elle avait révélé un pan de sa vie qu'elle aurait préféré oublier. Évidemment, Ben, lui, avait relevé, et sa réaction étonna Louise. Personne n'aurait jamais dit d'un homme présumé mort qu'il était le dernier des cons, il n'y avait que Ben Lévy pour ainsi faire tomber les convenances. Elle en fut si estomaqué qu'elle releva la tête vers lui les yeux ronds avant d'éclater de rire. Un rire sans doute nerveux, mais un rire quand même, qui laissa place à des larmes. En fait, toutes ses émotions se mélangeaient.
- Je sais pas ce qui s'est passé, ni pourquoi c'est arrivé à peut-être qu'on s'aimait finalement plus... Peut-être que je m'occupais trop de Jordan et lui pas assez. Peut-être que j'ai pas été à la hauteur. Peut-être aussi que j'aurais mieux fait de rester à Boston et finir mon internat de chirurgie et ne pas le suivre à travers le monde avant de finir agent de voyage à Sydney... Mais alors je n'aurais pas eu Jordan. Jordan c'est la meilleure chose qui me soit arrivé...
Les larmes dévalaient ses joues tandis que son regards chocolaté se posait sur les flammes à nouveau dansantes devant eux.
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